L’option préférentielle pour les pauvres.
Un principe de la Doctrine Sociale de l’Eglise s’inspirant de la dignité de l’homme, de la solidarité et d’une compassion vécue est l’option préférentielle pour les pauvres.
Celui qui, en effet, fait l’option préférentielle pour les pauvres dans la vie sociale, c’est celui qui a une conception claire que tout homme, quelles que soient ses conditions de vie et sa classe sociale, est « l’image de Dieu ». Il sait alors l’accueillir sur le fond d’une humanité profondément vécue comme devoir de compassion et de solidarité à chaque frère humain en situation de péril de quelque point de vue que ce soit.
L’une des primordiales leçons de compassion vécue, nous mettant sur la piste de l’option préférentielle pour le pauvre dans l’évangile, nous vient du bon samaritain. Le prêtre et le lévite passent à côté du challenge d’humanité qu’est la religion, préoccupés qu’ils ont été de conformation à l’aspect formel ou formaliste du culte. Loin de stigmatiser avec un esprit de critique ceux qui sont au service de Dieu, cette péricope de l’évangile (…) se veut l’occasion de réveiller tout homme à la vraie compassion à laquelle doit conduire une humanité vécue de façon réaliste, comme présence à l’autre.
La compassion est cette sensibilité que Dieu a mise en chaque homme de savoir se substituer à l’autre et de déployer son humanité comme capacité de voler au secours de celui qui se trouve dans le besoin. Cette sensibilité est davantage éveillée à l’école du Christ qui, non seulement a vécu la solidarité à notre humanité par son Incarnation qui a fait de Lui, l’un de nous (Jn 1, 14), mais aussi par sa capacité à prendre sur Lui nos infirmités et nos maladies. C’est ce qu’exprimait bien l’image du serviteur souffrant d’Isaïe 53, 4, que l’évangéliste Saint Mathieu cite en contexte d’accomplissement : « Il a pris nos souffrances, il a porté nos maladies » (Mt 8, 17)
Faisant vivre d’une compassion humaine réelle, l’évangile nous porte à faire une option préférentielle pour les pauvres, car le Christ, non seulement s’est fait pauvre (Ph 2, 6-11), mais aussi s’identifie dans le pauvre. C’est ce que dépeint la parabole du jugement dernier de Mt 25, 31-46 : « j’avais faim… j’avais soif… j’étais un étranger, …j’étais nu, … j’étais malade, … ; j’étais en prison, … » (Mt 25, 35-36) et « chaque fois que vous l’avez fait à (au sens de chaque que vous avez pris soin de ces petits) l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.» (Mt 25,40).
Comme l’exprime le Compendium de la Doctrine Sociale de l’Eglise, reprenant l’encyclique Solicitudo Rei Socialis, l’option préférentielle pour les pauvres :