Sur cette base d’approches définitionnelles, l’exposant a fait remarquer que pour un pays, si le dialogue est capital pour déterminer les priorités en vue du développement intégral, le manque de confiance mutuelle et le manque d’écoute annihilent les efforts déployés à divers niveaux. Aussi, c’est dans la capacité à « se mettre dans les bottes de son adversaire » et la capacité à pardonner pour aller de l’avant que la trilogie "Dialogue-Consensus-Tolérance" aidera les différents acteurs à penser ensemble une nation prospère.
Enfin, pour le compte de cette première partie, l’exposant a identifié le sens et le souci du service comme étant le soubassement pour la prise de décisions essentielles. Il a évoqué, en guise d’éléments illustratifs, l’attitude de Nelson MANDELA qui, au lieu de rechercher la vengeance, a opté pour le bien de sa patrie en travaillant pour le mieux-être des générations présentes et celles à venir. Dans un autre contexte, Monseigneur Isidore de SOUZA et le Général Mathieu KEREKOU ont réussi à calmer les velléités d’intolérance et obtenir le pardon collectif indispensable pour panser les plaies du passé en vue de contribuer à l’avènement du Bénin démocratique. Au total, la tolérance facilite l’écoute qui permet un dialogue constructif pouvant aboutir au consensus qui est l’accord du plus grand nombre.
Dans la seconde partie de la conférence, M. Moïse MENSAH a partagé avec les participants quelques expériences du dialogue initié par son institution en vue de contribuer à la gouvernance concertée. En effet, la bonne gouvernance peut se définir comme « la gestion transparente et responsable des ressources humaines, naturelles, économiques et financières dans le but d’un développement équitable et durable ». Dès lors, la bonne gouvernance présente quatre exigences fondamentales : la transparence, la responsabilité, le souci d’équité et celui du développement durable qui est « un développement qui répond aux besoins des générations actuelles sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs besoins ». Ainsi, la gouvernance concertée est une approche de gouvernance qui met en exergue l’écoute et le dialogue avec toutes les composantes de la société pour promouvoir une démocratie effective et un développement durable basé sur l’équité, la solidarité.
C’est mu par ces éléments basiques que le HCGC a facilité quelques dialogues dont la préparation du forum sur les réalités de la pauvreté face aux défis du développement, tenu les 07, 08 et 09 octobre 2008, la table ronde sur le dialogue secteur public-secteur privé pour la relance de l’économie au Bénin.
Au terme de son développement, le conférencier a identifié trois défis susceptibles d’être des chantiers pour un climat de dialogue plus favorable :
la traduction des textes en des langues locales et la tenue de conseils dans ces langues ;
l’éducation civique ;
le maintien de la paix comme base de tout développement.
Suite à l’exposé, les débats ont permis d’enregistrer quelques commentaires et des questions qui ont enrichi les échanges. Entre autres sujets, il a été question de : la qualité du dialogue sur les dix dernières années au Bénin, le dialogue entre les dirigeants et le peuple, les facteurs qui compromettent le dialogue, l’impact de la misère sur la qualité du dialogue social, de défi de la prise en compte des aspirations réelles des populations, les dispositions pour créer un cadre de confiance pour le dialogue social, etc.