Aperçu global du thème de 2012 : Economie sociale de marché et développement intégral de la famille
LES CONFÉRENCES SOCIALES MENSUELLES DE L’IAJP
Année 2012
« ECONOMIE SOCIALE DE MARCHE ET DEVELOPPEMENT INTEGRAL DE LA FAMILLE »
1. Argumentaire
Il n’est aujourd’hui quasiment aucun discours de hauts responsables, soit étatiques ou institutionnels, qui ne fasse mention de la crise économique et financière pour justifier des contres performances ou des problèmes rencontrés et vécus par les populations. La crise a atteint un seuil tellement élevé que la question de l’éducation au sens civique et surtout au sens du social se fait plus que pressante. Les maux qui minent la société dont la déresponsabilisation de la famille, voire sa dislocation, la hausse généralisée des prix, le chômage, la corruption, le grand banditisme, etc. confrontent les populations à leurs impasses.
Face à cette situation, les grands acteurs sociaux au plan mondial se rendent bien comptent des limites de la régulation technique de l’économie détachée des règles morales sociales. A elle seule, l’économie ne peut pas garantir la promotion humaine. Pour atteindre intégralement la personne humaine, l’économie a non seulement besoin d’être socialement mercantile, mais aussi tournée vers la vie réelle des ménages ou des familles. L’économie se soucie certes de la consommation des ménages, mais plus encore, elle doit se faire le devoir d’accueillir les valeurs personnelles incontournables fondant les ménages, valeurs au sein desquelles la gratuité tient une grande place (cf. Benoît XVI, Caritas in veritate 34).
Benoît XVI, faisant sienne des pensées de son prédécesseur Paul VI dans son encyclique Caritas in veritate, pose sans ambages le problème : « Paul VI avait une vision structurée du développement. Par le terme « développement », il voulait désigner avant tout l’objectif de faire sortir les peuples de la faim, de la misère, des maladies endémiques et de l’analphabétisme. Du point de vue économique, cela signifiait leur participation active, dans des conditions de parité, à la vie économique internationale ; du point de vue social, leur évolution vers des sociétés instruites et solidaires ; du point de vue politique, la consolidation de régimes démocratiques capables d’assurer la paix et la liberté. Après tant d’années, alors que nous observons avec préoccupation le développement des crises qui se succèdent en ces temps, ainsi que leurs conséquences, nous nous demandons dans quelle mesure les attentes de Paul VI ont été satisfaites par le modèle de développement qui a été adopté au cours de ces dernières décennies. » (Caritas in veritate, n°21).
N’y a-t-il donc pas une alternative pour orienter autrement le développement de sorte que l’économie soit davantage au service de l’homme pour son mieux-être et partant, celui de la famille ? Dans cette perspective, l’économie sociale de marché est-elle une voie plus humaine d’organisation sociale mercantile qui puisse aider à mettre tout homme et tout l’homme au centre de toute question sociale ?
Sous le thème de réflexion que nous projetons pour l’année 2012, « Economie sociale de marché et développement intégral de la famille », se profile le souci d’une dynamique sociale réellement socialisante à insuffler dans les esprits et les cœurs. Nous suivrons deux ateliers, six conférences sociales mensuelles et un symposium pour en arpenter quelques artères.
2. Les différentes thématiques des conférences sociales pour l’année 2012
Ouvertes à tout le public pour la formation de la masse, les conférences sociales conserveront leur forme habituelle de deux heures d’échanges. Mais nous explorerons dans la mesure du possible, des conférences sous forme de panel pour enrichir et diversifier les points de vue. Deux volets sont pensés pour atteindre cet objectif.
2-1. Volet 1 : Economie sociale de marché
Ce premier volet essayera de nous amener à découvrir ce qu’est l’économie sociale de marché, son fondement et ses caractéristiques.
Sur cette base, la première conférence essayera de faire l’état des lieux de la mise en œuvre de cette économie au Bénin pour ensuite établir une analyse critique et également de cause à effet entre ladite économie et les crises économiques que les populations subissent. Bien évidement, les tenants et les aboutissants de cette crise seront dûment mis en exergue.
La seconde conférence quant à elle sera plus incisive dans la mesure où elle offrira l’occasion de réfléchir sur la gestion des ressources publiques. L’analyse à mener s’enrichira de ce que l’idéal de l’économie sociale de marché servira de balise pour apprécier la gestion que nombre de citoyens font de ce qu’il convient d’appeler notre patrimoine national, notre bien en commun.
Enfin, la dernière conférence, loin des maux émanant des faits économiques, s’évertuera à ouvrir les regards des uns et des autres sur le don en économie, fondamentalement à partir de la réflexion de Benoît XVI dans son encyclique Caritas in veritate. De façon non exhaustive, ladite conférence aidera à comprendre la notion du don dans une économie actuellement très libérale.
2-2. Volet 2 : La famille aux prises avec l’économie
Le second volet consacré à la famille n’épuisera certes pas le sujet mais aura le mérite de lancer les réflexions.
La première conférence nous aidera à relire l’histoire africaine de la famille pour pouvoir interroger le présent. Quant à la seconde, s’inscrivant toujours dans l’histoire mais une histoire dynamique, elle se limitera au Bénin pour aider la génération montante à mieux se positionner face aux nouvelles formes de pensées qui déconstruisent pour déraciner la personne et les familles d’elles-mêmes. La troisième conférence se positionnera comme le levé de rideau pour faire le lien entre la famille et l’économie du don.