Le conférencier a noté qu’il y a plusieurs solutions à envisager lorsque l’on est amené à faire des choix, à arbitrer ou à décider. Il a fait cas de la théorie des chocs qui consiste, pour ceux qui la prônent, à créer des chocs pour ensuite trouver les solutions appropriées. Mais l’approche qu’il conseille afin d’obtenir de meilleurs résultats est l’option du dialogue qu’il a appelée l’école de la concertation. Elle implique le dialogue pour trouver des solutions durables et pertinentes. Il ne peut d’ailleurs en être autrement étant entendu que le dialogue, le vrai notamment, est une source de préservation de la paix.
Dans ce registre, l’Honorable Bruno AMOUSSOU a fait mention de trois contraintes majeures qui peuvent malheureusement agir de manière que l’idéal attendu du dialogue échappe aux parties prenantes. Il y a les faux dialogues que l’on peut organiser en ne considérant pas l’autre ; car pour qu’il y ait dialogue, cela suppose d’abord la reconnaissance de la différence de l’autre par rapport à nous, qu’il ne partage pas nécessairement nos points de vue. Et ce sont ces petits pas vers le rapprochement des intelligences qui amènent au dialogue. Autrement dit, l’autre est reconnu comme intelligent et en l’associant à la gestion, nous avons davantage de possibilités pour régler les problèmes à affronter.
La deuxième contrainte évoquée est externe et se trouve à un niveau plus général. En effet, en tant que "petit pays", nous n’avons pas toujours la totalité et la plénitude de nos décisions entre nos mains. Il n’est pas rare de voir des "nations plus fortes", des puissances internationales imposer des lignes directrices ou des lignes de conduite. Dans ces conditions, les éventuels dialogues qui auront cours pourraient plus s’apparenter à des impositions qu’à des analyses minutieuses menées par les parties en présence. Toutefois, ajoute le conférencier, l’on ne peut prétexter de cette situation pour justifier le manque ou la défaillance d’analyses critiques et de sa capacité personnelle à juger et à faire part de ses opinions, de façon responsable.
La dernière contrainte dont mention a été faite est relative à l’espace réduit dont le secteur privé dispose. Les "petits pays" comme le nôtre accordent un espace réduit au secteur privé, avec une prédominance de l’intervention de l’Etat. La gouvernance dans ces "petits pays" est donc dominée par l’action de l’Etat. Un tel contexte est un terreau favorable au musellement des structures non alliées au pouvoir en place. Cela n’est assurément pas de nature à permettre des dialogues francs et constructifs.
En abordant le dialogue dans les partis politique, le conférencier a noté que la bonne qualité de ce dialogue est nécessaire car elle a vocation à rassurer non seulement les citoyens et les acteurs politiques eux-mêmes mais également les investisseurs externes. Ainsi, partant du fait que nos problèmes au Bénin sont d’abord politiques avant d’être économiques, l’Honorable député a martelé qu’il faut de la constance et de la lisibilité dans les débats et les actions politiques. Et pour renforcer ces actions, il a ajouté qu’il faudrait faire l’intégration des forces politiques pour avoir une interconnexion forte, capable de s’ouvrir sur l’extérieur.
En s’adressant à la jeunesse, le communicateur a souligné que nous ne connaissons pas notre pays et nous ne nous y intéressons pas. « On ne devient pas leader politique sans être performant professionnellement », a-t-il ajouté. Cela exige de la jeunesse désireuse d’entrer en politique d’avoir des compétences.
Le communicateur a terminé en exhortant les participants à valoriser leurs interlocuteurs pour les rendre crédibles de manière à favoriser le dialogue. Aussi faut-il travailler en synergie pour une nouvelle citoyenneté. De riches échanges ont eu cours après les propos liminaires du conférencier.