Après cette étape, le Modérateur a succinctement fait la présentation de la conférencière avant de lui donner la parole pour sa communication qui a duré 45 minutes. On note plusieurs points d’enrichissement qui se dégagent de son exposé.
En effet, Madame Sylvie de CHACUS relève la démotivation et le manque d’ardeur au travail comme des éléments basiques dans l’appréciation de la culture du travail au Bénin. Elle met un accent particulier sur les causes socioculturelles qui constituent un handicap majeur à la motivation au travail, puis relève les conséquences néfastes qui décrédibilisent la démocratie du travail.
Au nombre des causes endogènes, la conférencière a insisté sur l’influence des facteurs socioculturels qui aboutit à l’absentéisme sur les lieux de travail. C’est une pratique, avoue-t-elle, qui constitue un frein à tout développement, au regard des coûts cachés qu’elle engendre. S’agissant des causes exogènes, la communicatrice a énuméré entre autres :
• Le caractère non marchand du service de l’administration publique ;
• La politique ;
• Le recul des valeurs normales
• Le travail par activités et non par objectifs.
Il est à noter que la présence au travail est l’exception et l’absence, la règle. Ce phénomène d’absentéisme est séculaire et persistant si bien que, malgré des mesures, il n’est pas rare de constater qu’il est toujours présent dans nos administrations.
Pour endiguer ce mal pernicieux, la chercheure a mis l’accent sur les facteurs favorisant l’innovation et la cohésion sociale. Il s’agit de :
- Une plus grande liberté et responsabilité accordées au salarié ;
- Un fonctionnement collectif davantage basé sur la confiance que sur le contrôle ;
- Une plus large horizontalité organisationnelle et les mécanismes de gestion démocratique.
Il s’agit là des propositions à titre indicatif qu’il faudra mettre à l’épreuve des faits. Mais, la question fondamentale est de savoir s’il est possible d’appliquer une démocratie dans les organisations béninoises, vu le comportement professionnel des travailleurs. En réalité, pour les organisations internationales, le travail ne doit pas être un espace voué simplement au labeur, mais plutôt à un espace où la démocratie assure le droit à l’expression et à la créativité. Ce faisant, la démocratie au travail favoriserait le plein épanouissement du travailleur et a un regain d’intérêt pour la nation.
Après l’exposé, le public a été invité pour la séance des débats où la quintessence des questions et contributions peuvent se résumer dans les points ci-après :
• La question de la motivation par le salaire dans le travail au Bénin ;
• Le rôle de la famille dans la notion du travail ;
• Le travail dans le secteur public et le secteur privé ;
• La nuance entre travail et emploi ;
• L’écart des performances des salariés béninois de l’administration publiques et des salariés béninois dans les organisations internationales ;
• La question de l’approche genre dans le travail ;
• Le lien entre le travail et la recherche de l’argent ;
• La contribution des psychologues à une meilleure culture du travail au Bénin ;
• La nécessité de faire des recherches pointues dans nos villages pour une meilleure approche de la culture du travail.
Au terme des échanges, les informations liées à la prochaine conférence ont été communiquées avant les mots de conclusion du Directeur Adjoint de l’IAJP/CO et la prière de clôture qu’il a dite.
Fait à Cotonou le 21 mars 2017