- Comment conjuguer de façon réaliste citoyenneté et vécu d’une foi ?
- Dans une Afrique si riche de religions, c’est l’occasion de s’interroger sur l’implication sociale de la foi.
- Le sérieux d’une vie de foi ne devrait-il pas se mesurer à sa capacité de contribuer aux transformations sociales qualitatives ?
- Comment partir du Dieu contemplé dans les choses créées au Dieu honoré dans le soin de la création à nous confiée ?
C’est dans ce contexte que l’Abbé GOUDJINOU a développé sa communication à partir de quatre axes qui, selon lui, ne sont pas de nature à épuiser le sujet mais à se laisser interpeller pour espérer de chaque citoyen un acte conséquent et responsable dans la manière de prendre soin de son environnement, son cadre de vie immédiat. Il s’agit de :
1.La foi comme chemin d’humanité
2.Vivre la foi est une exigence de raison
3.Un appel spécial à la foi aujourd’hui : les questions environnementales
4.Vivre d’une foi incarnée par le soin à l’environnement
On retiendra globalement du développement fait par le conférencier que fondamentalement la foi, de son origine latine « fides » signifiant lien, nous entraîne dans un triple rapport : le lien à la Transcendance et au Transcendant, le lien à l’autre dans la société, et le lien nécessaire à notre milieu de vie. Il apparaît déjà ici, à partir de cette triple relation qu’engendre la foi, que celle-ci n’est ni abstraction ni évasion de la réalité. Elle est appelée à déployer sa capacité de prise en charge de la réalité totale de la vie. Dans ce sens, fait observer le conférencier, la foi est comme un trésor au service de la vie ; un trésor apportant son grain de sel à la vie. En conséquence, la pertinence du rapport à la foi se mesure aussi à ses incidences qualitatives sur la vie, en termes d’aide ou de motivations qu’elle fournit pour une meilleure vie. Pour ainsi dire, la foi ne se borne pas à l’expression de sa spiritualité, selon l’obédience religieuse considérée. Elle doit nécessairement avoir une prise sur le réel, la vie quotidienne.
Dès lors, comme chemin d’humanité, la foi nous pousse à nous inscrire dans une relation authentique portant à poser des actes concrets en faveur des hommes. Et cela ne peut se faire sans rationalité, d’où le lien sans cesse actif entre foi et raison. Dans cette optique, précise l’Abbé GOUDJINOU, une foi éclairée par la raison et une raison éclairée par la foi donnent à l’homme de foi l’équilibre nécessaire pour faire face à la vie. Ce faisant, l’on travaillerait progressivement à sa conversion écologique qui suppose le passage de la prise de conscience du mauvais rapport à son environnement à une meilleure façon d’en prendre soin.
Dans ce registre, tous les efforts sont importants, aussi petits soient-ils ou, à défaut de les faire, l’idéal serait de ne pas amplifier le mal existant. A terme, il est question de vivre d’une foi incarnée c’est-à-dire un style nouveau de vie dans lequel la foi a prise sur la réalité pour la transformation en vue du bien de tous. Il s’agira en définitive de partir de la foi proclamée à la fois vécue de façon cohérente et concrète. Sur ce chemin, l’éducation permettra d’offrir l’accompagnement nécessaire pour un changement progressif.
Au terme de la communication, quelques participants sont intervenus pour faire des contributions ou poser des questions. Aux interrogations recueillies, des réponses ont été apportées par le communicateur qui a d’ailleurs marqué sa disponibilité à poursuivre les échanges sur la thématique avec les participants. La rencontre s’est achevée par des informations diverses dont l’inscription pour le symposium annuel du 1er décembre et les conférences sociales de 2019.