a focalisé l’attention des participants venus nombreux à cette tribune d’information, d’échanges et de partage. La modération, les débats et échanges ont été conduits par Monsieur Serge David ZOUEME, Expert en Communication, Directeur de Publication de Educ’Action, journal spécialisé en éducation.
A l’entame de la soirée, il est revenu au Père Colbert GOUDJINOU, Directeur de l’IAJP/CO, d’ouvrir la rencontre de partage de connaissances et d’expériences à la faveur d’un mot introductif précédé d’une prière. Il a ainsi planté le décor avant d’introduire le modérateur pour la conduite des travaux. Ce dernier, dans sa brève introduction, a rappelé la situation écologique du Bénin qu’il qualifie de peu reluisante en dépit des efforts consentis, surtout depuis 2017 par l’Etat central à travers des projets, programmes, politiques et chantiers ouverts dans ce sens ; d’où la pertinence, selon lui, du thème de la conférence qui met l’école et l’université au service de l’écologie pour la lutte contre les changements climatiques et la protection de l’environnement. Après avoir posé la problématique, il a présenté sommairement le conférencier avant de l’introduire pour sa communication.
Le communicateur, après les civilités, a dévoilé le plan de sa communication (projection PowerPoint) articulée autour de sept (07) axes que sont :
1) Ecologie : Qu’est-ce que c’est ?
2) Les niveaux d’intégration en écologie
3) Composantes de l’écologie
4) Université, Ecole et Ecologie
5) L’écologie et conservation des ressources naturelles
6) Ressources naturelles et savoir endogènes, et
7) Cadre institutionnelle de la protection de l’environnement au Bénin.
Dans ses propos liminaires, le communicateur est revenu sur les relations étroites qui lient l’homme à son écosystème avant de définir divers concepts au nombre desquels l’écologie. Selon lui, l’écologie est une science dont l’objet est l’étude des interactions des êtres vivants (la biodiversité) avec leur environnement d’une part, et entre eux au sein de cet environnement (l’ensemble étant désigné par le terme « écosystème ») d’autre part. Il a ensuite présenté l’objectif principal de l’écologie qui est à la fois descriptif et explicatif. Après avoir abordé les différents niveaux d’intégration en écologie, Monsieur BOKONON GANTA a fait le tour des composantes de l’écologie. A ce propos, tout en définissant l’écosystème qui désigne l'ensemble formé par une communauté d'êtres vivants (la biocénose) et son environnement géologique, pédologique et atmosphérique (le biotope), il a ajouté que l’écologie étudie la relation entre la Biocénose et le Biotope, deux termes qu’il n’a pas manqué d’élucider.
Au quatrième point de son intervention, le communicateur a évoqué les relations manifestes qui existent entre l’université, l’école et l’écologie. Il a, à cet effet, présenté la situation de l’intégration de l’écologie comme enseignements, sous ses multiples facettes, dans le système éducatif béninois : "Sciences de la Vie et de la Terre (SVT)", "Sciences Physiques, Chimie et Technologie (SPCT)", etc., dans le secondaire ou comme unités d’enseignements : "Histoire et Géographie (HG)", "Philosophie de l’écologie", "Aspects politiques et juridiques de l’environnement", "Entreprises et développement durable", "Développement durable et territoires", "Management de l’environnement et sécurité", "Protection de l’environnement", "Environnement et politique", "Environnement et développement", pour des formations supérieures en Licence, Master à l’université (Facultés d’Agronomie, les Départements de Géographie avec des options spécifiques (Biogéographie) ; l’ENSAGAP Kandi avec des offres de formations en Sciences Agronomiques et de l’Eau : Mention 1 : Faune et Flore et Mention 2 : Économie, Sociologie et Anthropologie des Aires protégées) ou dans le privé. A l’en croire, ces enseignements orientés à l’écologie, même s’ils n’occupent pas une place de choix dans le dispositif éducatif béninois actuellement, visent dans la plupart des cas à sensibiliser et amener les apprenants et étudiants à développer le réflexe écologique et surtout à établir le lien entre économie et environnement. Car, dans une démarche holistique, selon le conférencier, l’un ne va pas sans l’autre.
En dépit de ces efforts en cours à différents niveaux, la question de la conservation des ressources naturelles, la protection de l’environnement et la lutte contre les changements climatiques demeurent hélas un luxe, avec une prise de conscience à peine partielle dans le rang des communautés qui, dans leurs comportements de tous les jours, posent des actes attentatoires à l’environnement. Que faire alors ?
Comme pistes de solutions, Monsieur BOKONON GANTA a insisté sur la nécessité de restaurer les écosystèmes dégradés en s’appuyant sur des expériences d’autres pays tels que la France et l’Algérie qui ont capitalisé des acquis dans ce domaine. Il a également fait un clin d’œil à nos savoirs et pratiques endogènes qui présentent des valeurs et normes en termes de sauvegarde de l’environnement. A juste titre, il a présenté aux participants à la conférence les résultats de diverses études qui ont montré la nécessité d’impliquer les communautés à la base dans toutes les actions écologiques en s’inspirant de leurs modèles de vie pour une bonne pratique écologique. Contrairement à ce que pensent beaucoup de personnes, le développement durable, selon lui, n’est pas obligatoirement relié à l’idée de modernité ou de changement de pratiques. Les systèmes et les techniques d’appropriation et de sauvegarde des ressources naturelles de certaines communautés traditionnelles peuvent être considérées aussi, à l’en croire, comme du développement durable tant que ces pratiques sont respectueuses de l’environnement et assurent la conservation des ressources naturelles pour les générations à venir.
Avant de conclure sa communication, le conférencier Eustache BOKONON GANTA a rappelé à l’auditoire le cadre institutionnel et règlementaire de la protection de l’environnement au Bénin, en faisant le tour des lois, décrets, conventions nationales et internationales, guides sectoriels et les différents organismes publics traitant de la question.
Au terme de la communication, plusieurs participants sont intervenus pour faire des contributions, d’autres pour poser des questions d’éclaircissements sous la conduite du modérateur de la séance. Des réponses ont été apportées par le communicateur qui a d’ailleurs marqué sa disponibilité à continuer les échanges sur la thématique avec les participants, soit en ligne ou dans un autre cadre. La rencontre s’est achevée par le mot de fin du Coordinateur de l’IAJP, Monsieur. Etienne AGBOGBE, qui a profité pour donner rendez-vous au public pour la dernière conférence en octobre.