1.Les rapports entre la démocratie et les problèmes environnementaux. En livrant un procès contre le régime démocratique, il a expliqué en quoi celui-ci ne favorise pas la résolution de ces problèmes. Pour le conférencier, le développement de l’économie de marché, lié à l’avènement de la démocratie, a libéré la violence humaine à l’égard du cosmos. Celle-ci a finalement conduit au « trafic de la nature » où chacun, emporté par l’appât du gain, est aujourd’hui en situation de commerçant, de marchand permanent. On ne tient plus désormais compte de la parcimonie qui était le leitmotiv des sociétés anciennes. Chacun se comporte comme si le temps avait suspendu son envol, comme si les instants vécus étaient les derniers. On passe ainsi de l’exploitation parcimonieuse dont le souci était la préservation des différentes espèces, à une exploitation totale et sauvage. C’est pourquoi, poursuit le conférencier, les sociétés démocratiques et la démocratie elle-même, en tant que système, sont confrontées à des défis écologiques majeurs : changement climatique, dégradation de la biodiversité, pollution, raréfaction des ressources naturelles, etc.
2.Le cosmos à l’épreuve de la modernité. A n’en point douter, la vogue démocratique et sa culture d’ouverture sur toutes les dimensions humainement possibles a tôt fait de marquer négativement le cosmos, univers considéré comme un système bien intégré où chaque espèce a sa place. Monsieur AYENA fait remarquer que la nature ou l’environnement n’est plus ce que l’on ne peut toucher, sinon avec un infini respect, ou encore transformer, mais avec beaucoup de prudence. Elle est devenue un objet manipulable, un objet entre les mains d’un sujet pensant radicalement séparé de la nature elle-même. Dès lors, la réalisation de la vocation humaine sera d’autant plus accomplie que l’homme aura soumis la nature, forcé celle-ci à lui livrer ses secrets. Lentement, la nature cesse d’avoir sa propre valeur pour ne plus représenter qu’une valeur d’usage, une fonction utilitaire. Ce faisant, dans cette dualité homme-nature, la modernité affirme l’homme comme valeur et réduit la nature à l’état de chose pour définitivement installer un rapport purement économique. A terme, ce rapport mercantile de l’homme à la nature traduit la scission désormais instaurée entre les deux entités. Par la puissance acquise de la science et de la technique modernes, l’homme s’emploie tous les jours à s’affranchir de la nature pour se définir, en dernière analyse, comme un être d’antinature, au mépris même des leçons de l’écologie.
3.Les leçons de l’écologie que l’Homme devrait comprendre et s’approprier. Faisant partie intégrante du cosmos et y vivant, si l’Homme veut s’y maintenir, il est appelé à prendre conscience de la communauté qui l’unit à l’ensemble des vivants. Dans la mesure où, dans le cosmos, tout est lié au sein d’une hiérarchie vivante, l’activité humaine doit être elle-même envisagée de manière systémique pour contribuer à la promotion de la vie.
4.La responsabilité de l’Homme. A cette dernière étape, il convient de noter que le conférencier a évoqué une première responsabilité historique inspirée de Genèse 2, 15 où il revient à l’Homme de garder le jardin (autrement dit, à maintenir, à sauvegarder la création, à ne rien détruire et, en particulier, à préserver la vie sauvage) et à le cultiver (c’est-à-dire à l’exploiter, à le faire fructifier et ainsi à contribuer à l’achèvement de la création). La seconde responsabilité, dite « nouvelle » est celle selon laquelle la préoccupation essentielle de l’Homme est la sauvegarde de l’environnement dans toutes ses composantes afin d’assurer la survie de l’humanité.