En effet, fera remarquer le conférencier, la nature de citoyen n’est pas un déjà-là ; on devient citoyen par ses efforts responsables au quotidien. C’est d’ailleurs ce qui justifie ses propos qui font du citoyen une personne active, autonome mais devant s’ouvrir à ses semblables dans le sens de la co-opération. Cette ouverture à l’autre que soi s’inscrit dans un mouvement de complémentarité qui fait qu’en définitive, le citoyen est en état de veille participative.
En réalité, cela ne pourrait se passer autrement dans la mesure où le conférencier insiste pour dire qu’être citoyen, c’est avoir la ferme conscience d’appartenir à un peuple. Dès lors, affirme l’abbé Raymond, le citoyen, développant sa personnalité créative pour le développement de son pays, se fonde sur cinq (05) critères lui assurant liberté, sécurité et prospérité. Ces critères sont :
le sang ou la conviction du destin commun d’un même peuple
le territoire ou la conscience du nôtre
la culture commune ou la patrie
la Loi, la Constitution ou le cadre juridique de participation
le projet commun ou une conscience nationale collective
Somme toute, c’est à travers l’expression responsable, efficace et efficiente de son être-citoyen que la contribution au développement intégral de la personne humaine, c’est-à-dire le développement de tout homme et de tout l’homme pourra être une réalité.
Mais, parce que n’étant pas un être vivant entre ciel et terre, précisera le conférencier, le citoyen est une personne aux prises avec son historicité. Et à cet égard, malgré d’une part que sa responsabilité n’est pas d’abord acceptation ou protestation et rejet, mais capacité d’écoute et de jugement, donc sens spirituel mûr et équilibré de l’État et que s’il est vraiment éduqué au sens de l’être-citoyen, doit éviter d’être pris au piège du sentimentalisme religieux du politique pour mieux légitimer son pouvoir de coercition et de répartition d’autre part, la réalité quotidienne n’est pas nécessairement reluisante.
En effet, en dehors de la course parfois effrénée pour le bien matériel, il faut reconnaître avec le conférencier que la majorité des citoyens se laisse malheureusement volontiers mener par des diseurs de bonnes promesses, non pas parce qu’elle est réellement dupe, mais parce que la flatterie a presque toujours un effet innervant sur l’ego de masse. A côté de cela, il faut aussi dire que devenu citoyen obligé par la charge qu’il assume, il fait preuve très tôt d’incapacité puisqu’il se trouve en face des autres et de lui-même : citoyens peu conscients de leur responsabilité citoyenne.
Fort heureusement, l’abbé Raymond a fini son exposé, non pas sur ces constats à la limite tristes, mais en estimant que le défi de la doctrine sociale, c’est d’arriver à donner au citoyen, le sens du devoir bien fait depuis la base, en ayant une perception accentuée de la communauté.
De riches échanges ont été menés au terme de la présentation du conférencier. Plusieurs sujets ont fait l’objet des réponses apportées par l’exposant. Il s’agit notamment de la question de l’éducation, de la problématique de la relation entre la religion et la politique, de la participation citoyenne à la gestion de la cité, de la mission de la société civile, du service militaire d’intérêt national, etc.