Date : Samedi 1er décembre 2018
Lieu : Chant d’Oiseau, Cotonou
1. Argumentaire
Devant les diverses situations où notre écosystème est exposé à des influences négatives de toutes sortes sous l’action de l’homme, il importe d’assumer au mieux ses responsabilités pour œuvrer à inverser progressivement la tendance négative sur l’environnement de la part de l’homme. Mais, comme on le remarque dans la réalité, la conscience accrue de la question écologique aujourd’hui n’est pas également partagée. Elle porte même à observer globalement quatre types d’attitudes que nous caractériserions en autant de pathologies. Ce sont :
1.L’indifférence, fruit de l’ignorance de l’urgence écologique ;
2.Le manque d’espérance, d’implication et d’engagement social qui font prétendre de ne pas être
concerné. On pense qu’il revient spécifiquement aux responsables étatiques et aux grandes rencontres internationales (la COP 21 et autres) de chercher les solutions, et l’on s’enferme dans un égoïsme irresponsable ;
3.L’idolâtrie qui résume tout en l’obéissance aux règles environnementales. Or, on doit savoir que les
règles ne sont pas une fin en soi mais des moyens ;
4.L’excès puritain culpabilisant : les autres sont considérés comme des pollueurs.
L’attitude juste consiste plutôt à construire avec tous, dans le dialogue, le don de soi et l’accueil des autres. Il ne nous faut, ni hypocrisie, ni culpabilisation mais responsabilité avec les autres et don de soi. Le Pape François l’exprime bien dans la lettre encyclique Laudato si’ :
La culture écologique ne peut pas se réduire à une série de réponses urgentes et partielles aux problèmes qui sont en train d’apparaître par rapport à la dégradation de l’environnement, à l’épuisement des réserves naturelles et à la pollution. Elle devrait être un regard différent, une pensée, une politique, un programme éducatif, un style de vie et une spiritualité qui constitueraient une résistance face à l’avancée du paradigme technocratique .
C’est à cette œuvre éducative environnementale que nous avons commencé à nous atteler pour voir advenir l’engagement de chacun et de tous. Vivre sa responsabilité de citoyen, dans un pays démocratique, va en effet au-delà des questions de suffrage durant les élections. Il implique aussi à une éthique de responsabilité du monde et conséquemment à l’attention à son environnement dont l’impact est décisif sur la qualité de vie. Et pour une approche globale et épanouissante de tout homme et de tout l’homme dans la question écologique, les convictions religieuses, dans ce qu’elles portent de meilleur pour l’humanité, sont à mettre à contribution. L’homme a besoin d’être dans la création avec son Créateur, telle l’image de la « tempête apaisée » que nous présente l’évangile (Cf. Mt 8, 23-27). De fait, la dimension spirituelle n’est pas marginale dans sa contribution à inverser la tendance actuelle de crise écologique. Dans quelques-unes de nos conférences précédentes, nous avons travaillé à mettre en exergue diverses traditions religieuses et culturelles dans ce qu’elles portent de fondamentalement promouvant pour l’écologie.
Notre aventure cette année 2018 nous aura conduits, dans une démarche d’éducation pratique, à voir comment faire davantage de chacun de nous un acteur engagé à une nouvelle culture écologique intégrale chez nous. Partant de la conscience démocratique qui ouvre à une participation personnelle accrue au bien-être social, et du meilleur de la culture écologique que portent nos traditions culturelles et cultuelles, voyons comment synthétiser l’essentiel de notre perception pour une nouvelle citoyenneté écologique où autant les motivations profondes de don de soi que la perception d’un enjeu aussi mondial nous engagent au niveau local en vue du global. Le thème qui nous en donne l’occasion est : La problématique de la citoyenneté écologique pour un environnement propice à la vie.
2.La thématique pour le symposium annuel de 2018
Deux communications et un panel meubleront les réflexions du présent symposium. Il s’agit de :
Communication 1 : « L’hygiène et la salubrité chez nous, à quand la fin de cette situation inconfortable ? »
Axes de recherche proposés : Nous ne nous serions pas assez interrogés sur cette situation de fait. Nos rues jonchées de sachets, papiers et déchets de tout genre interrogent sur une réelle citoyenneté écologique chez nous. Les grandes victimes d’une telle situation ne sont autres que nous-mêmes. Quand l’eau pluviale drainant des résidus chimiques, des matières fécales ou l’urine que nous banalisons en les libérant dans la nature, de quelle conscience des enjeux environnementaux témoignons-nous ? Ne nous aimons-nous pas assez pour vouloir un cadre de vie plus propice à notre vie ?
Communication 2 : « De l’amour de la patrie à l’engagement pour l’environnement »
Axes de recherche proposés : L’agir citoyen est ce qui traduit concrètement notre amour pour la patrie. Aussi, l’agir citoyen ou encore la citoyenneté implique fondamentalement le sens d’appartenance et le devoir de participation. Revenir à ces notions de civisme peut nous faire reprendre conscience du type d’engagement qu’implique l’amour de la patrie. Sachant aussi que tout est lié, l’on ne saurait raisonnablement se désolidariser des enjeux environnementaux dans leurs effets insoupçonnés au niveau local et même mondial. Devenir des citoyens conscients du principe de précaution et de la solidarité de notre destinée avec celle de tous nos frères ; voilà comment se vivrait authentiquement l’amour de la patrie aujourd’hui. L’environnement par conséquent ne saurait être laissé-pour-compte. Contextuellement à la vie au Bénin, le mélange des déchets de tout genre jusqu’aux intoxications liées aux vidanges sceptiques et aux résidus de piles ou batteries chimiques donnent l’alerte sur la non prise en compte sérieuse de la question. Nous ne saurions oublier les épaves de toutes formes provenant de l’occident ou d’ailleurs et l’usage incontrôlé des matières plastiques. Existe-t-il des dispositions pour la collecte des déchets dans nos quartiers de sorte que la ville et le village habités ne deviennent pas en même temps un pandémonium ? Note-t-on une conscience de ces enjeux dans des mises en place pour la différenciation des déchets à la collecte ?
Panel : « « Les milieux éducatifs, la société et la religion au service de l’écologie »
Axes de recherche proposés : La culture environnementale dont nous avons besoin ne sera une réalité que si les lieux ou milieux éducatifs en font un enjeu majeur. Quel constat donne de faire un regard observateur sur l’environnement de nos écoles et universités au Bénin ? Sent-on une préoccupation d’éducation à la culture environnementale ? Quel appui apporte la famille et nos milieux domestiques à cette œuvre éducative à faire ? Comment l’éthique religieuse nous aide-t-elle à une gestion réaliste de la question ? Ce sont là quelques interrogations et sans doute bien d’autres, que le présent panel nous aidera à approfondir.
Pour approfondir les recherches sur ce symposium, voir les fichiers ci-dessous :