COLLOQUE INTERNATIONAL DE L’I.A.J.P. – 2008
THÈME :
MIGRATIONS DES AFRICAINS : DE L’ÉPINEUSE QUESTION DE L’INTÉGRATION AD INTRA ET AD EXTRA. LES AFRICAINS ASSIS ENTRE DEUX CHAISES
1. Lieu et Date
- Centre de Recherche IAJP/CO - Cotonou
- Du 01er au 05 décembre 2008
Jour d’arrivée : 30 novembre 2008.
Jour de départ : 06 décembre 2008.
2. Argumentaire
Faut-il encore continuer à se voiler la face ? Les problèmes africains, pour ne pas dire humains, d’intégrations économiques, sociales et politiques, poussent un nombre croissant d’Africains, élites, cadres comme laissés-pour-compte, à opter pour le choix de l’émigration soit ad intra, à l’intérieur de l’Afrique, soit ad extra, hors des frontières du continent noir. Si les plus chanceux à tenter l’aventure, ce sont les élites, les cadres et certains ouvriers spécialisés, les plus infortunés sont ceux qui, n’ayant jamais appris un métier ou ayant traîné dans les ghettos, se prennent de rêvasser l’eldorado et s’embarquent pour des cieux où les calvaires s’ajoutent aux calvaires. Ils passent généralement d’un ghetto culturel à un ghetto a-culturel.
Pour résoudre la question de l’émigration vers l’Europe, l’Union Européenne n’est pas allée de main morte. En plus des barrières juridiques de plus en plus contraignantes et musclées, elle a d’abord commencé par installer un rideau de fer là où c’était possible, ensuite elle s’emploie à mettre des barrages marins et océaniques de grande efficacité, enfin elle a signé avec les pays de transit, les Noirs et Arabes d’Afrique, des accords pour la mise en place d’un système dissuadant : le rideau désertique saharien et autres. Même si les médias n’en parlent pas du tout, la Libye, en vertu de ces accords, n’a pas hésité à exercer une brutalité légendaire sur les noirs africains : massacre systématique ou enfermement dans des camps sahariens où des personnes humaines croupissent, pourrissent à petits coups et meurent comme des bêtes.
Rien n’est fait, ni au plan continental ni au plan international, pour savoir combien d’Africains, embarqués dans l’aventure périlleuse ad extra ont été happés par le Sahara, la Méditerranée et l’océan Atlantique. Pour une fois encore, les médias au nom d’une vérité parcellaire, intéressée et orientée, demeurent aveugles et muettes sur le drame vécu en Afrique.
Si certains sont arrêtés et refoulés vers les territoires africains, quelques-uns parviennent tout de même à s’infiltrer et à élire domicile en toute illégalité en Europe. L’Italie est actuellement le premier point important d’entrée des immigrés africains. Même accueillis pour des raisons humanitaires, ils ont pour la plupart du mal à s’insérer et à être acceptés comme tel par les autochtones qui voient d’un mauvais œil ces nouveaux envahisseurs.
Aucun pays d’Afrique noire n’ose efficacement dénoncer cette situation. Se moulant dans la politique de l’autruche, les pays au sud du Sahara et l’Union Africaine s’en contentent, et ils se soumettent malheureusement volontiers à une politique de l’assistanat. Il ne leur est donc pas permis de lever le front pour dénoncer ; et ils sont incapables de volonté ferme pour s’engager pour le bien-être de l’Africain en terre africaine, ici et partout, sur le continent. Les Africains assistent sans broncher à l’évidage des ressources humaines de l’Afrique ; ils semblent même l’encourager fortement.
Aux problèmes socio-économiques se couplent nécessairement des problèmes de santé de ces migrants qui sont les vecteurs non pas seulement potentiels mais réels des maladies sexuellement transmissibles et des épidémies liées directement à l’insalubrité générale qui caractérise les ghettos de migrants.
Est-ce parce que les Africains sont assis entre deux chaises qu’ils ont du mal à s’intégrer dans leur propre patrie et aussi dans les pays d’immigration intra et extra Afrique ?
3. Objectifs du colloque
Le phénomène de la migration est presque toujours provoqué par les problèmes socio-économiques et sociopolitiques souvent précaires dans les pays d’émigration. Les migrants émigrent vers les pays prospères, jouissant d’une stabilité économique, sociale et politique. Les Africains en présence d’une situation politique aléatoire et des économies nationales et continentales désastreuses, n’hésitent pas à abandonner leur patrie pour un minimum acceptable de bien-être. Ils sont prêts à sacrifier tous leurs biens et économies, et à affronter les pires intempéries du désert et de la méditerranée pour rejoindre l’Occident.
Le colloque a pour objectifs de :
- Resituer le mal africain aujourd’hui en faisant une relecture critique de l’histoire de l’Afrique.
- Étudier et approfondir les idéologies nouvelles imposées à l’Afrique.- Considérer la position de l’Europe et envisager des solutions communes.
- Développer à l’intérieur du Réseau Justice et Paix de l’Afrique de l’Ouest (ReJPAO) un centre d’écoute et d’accompagnement du migrant africain ad intra et ad extra pouvant coopérer avec les réseaux mis en place en Occident.
- Elaborer un plaidoyer non pour une simple bonne gouvernance mais pour un réel sens de gouvernement au sein des États Africains, gestion sociale du bien commun pouvant préparer et encourager le retour éventuel des Africains de la diaspora pour une participation au développement effectif de l’Afrique. Dans ce contexte, initier un véritable plaidoyer tourné vers les dirigeants africains pour que le vocable de « la libre circulation des personnes et des biens », vocable cher à l’Union Africaine et à toutes les autres organisations régionales africaines soit enfin concrétisé.
De façon concrète, le colloque a pour ambition de :
Mettre en place un réseau de réflexion et d’accompagnement au sein du réseau des Commissions Justice et Paix de l’Afrique de l’Ouest (ReJPAO). Ce réseau aura pour tâche de :
a) Lancer un plaidoyer de l’amour de la patrie et du don de soi pour elle.
b) Rencontrer les migrants en transit (de passage pour l’Europe ou refoulé d’Europe) pour comprendre et mieux approfondir leurs rêves d’Eldorado.
c) De mettre les émigrants en confiance pour qu’ils retournent dans leur pays d’origine afin de s’investir pour le développement de l’Afrique.
d) Faciliter l’insertion des migrants dans les pays d’Afrique en évitant qu’ils se constituent en ghettos.
e) Inviter les populations autochtones à ne pas se méfier des étrangers en leur attribuant tous les maux et méfaits.?
Initier un véritable plaidoyer tourné vers les dirigeants africains pour que le vocable de « la libre circulation des personnes et des biens », vocable cher à l’Union Africaine et à toutes les autres organisations régionales africaines soit enfin concrétisé dans l’espace de l’Afrique.
4. Les sous-thèmes
Réflexions
Conférence1 : Le mal-être africain et son projet de fuite en avant : l’Afrique contemporaine et ses problèmes économiques, sociaux et politiques.
Conférence2 : Migration, provocation de l’esprit : fuite des cerveaux et perte des bras valides africains.
Conférence3 : L’immigration choisie de l’élite : un nouvel esclavage de la main d’œuvre qualifiée et bon marché.
Conférence4 : L’émigration et la maladie ou la santé compromise des émigrants.
Échanges
Panel 1 : Migrations politiques, migrations économiques, migrations sanitaires : réflexion sur les évacuations sanitaires et le non développement des structures sanitaires locales.
Panel 2 : La communication pour éduquer au bien intégral de la personne : bilan des expériences vécues.
Panel 3 : Le dilemme des pays d’émigration, d’immigration, de transit et d’accueil. Entre réprimer et prévenir : cas de l’Afrique subsaharienne, de l’Afrique maghrébine et de l’Europe.
Panel 4 : A l’écoute des Commissions de Pastorale sociale (Caritas) et de la Pastorale des migrants et des personnes en déplacement : Profil des migrants rencontrés et accompagnés.
Résolutions pratiques
Atelier 1 : Prise de conscience du phénomène de la migration dans un système global d’exclusion systématique du pauvre. Des efforts à mener …
Atelier 2 : Mesures concrètes à appliquer en Afrique et en Europe sur le plan politique, social, éducationnel et médiatique.
Atelie r3 : Propositions pour la mise en place d’un centre d’écoute et d’accompagnement du migrant : aide psychologique, économique et sanitaire. Faisabilité et coût …
Pour approfondir les recherches sur ce colloque, voir les fichiers ci-dessous :