Au regard des conflits sociaux récurrents au Bénin, nous nous faisons le devoir d’attirer notre attention sur la lettre pastorale « Peuple béninois, souviens-toi et relève ton pays »[1]. Les Evêques du Bénin nous appelaient à prendre conscience de l’anomie sociale croissante et grave. Le contexte actuel de mécontentement et de débrayage social nous interpelle pour une culture de la rencontre et une vertu du dialogue. Alors qu’il était archevêque de Buenos Aires, le Pape François travaillait activement à « bâtir une culture de la rencontre » pour « aller de l’avant » vers un humanisme intégral[2]. Il le faisait en impliquant à son projet évangélique les familles, des plus pauvres aux plus riches, des associations, des moins politiques aux ultra politiques ; en un mot, chaque citoyen quel qu’il soit au sein de la patrie argentine. Depuis qu’il est Evêque de Rome et Pontife romain, François reprend constamment la même thématique en la renforçant aujourd’hui sous l’expression de « l’Eglise née en sortie »[3]. Rencontrer, c’est sortir vers l’autre pour entamer un dialogue en vue de bâtir l’amitié. Le dialogue est en effet un concept important de la rencontre ou de « la nature en sortie » dans l’espace social. Au Bénin comme partout ailleurs en Afrique nous ne pouvons déroger à la sortie vers les autres.
Dans le présent appel tendu vers la culture de la rencontre, nous voulons mettre l’accent sur l’importance du dialogue, du consensus et de la tolérance. Ces concepts semblent souffrir d’une déficience de compréhension alors qu’ils nous aident à poser un bon jugement par nous-mêmes sur nos attitudes sociales dans la construction d’une société prospère et pacifique. Le sens civique se vit dans la rencontre de l’autre et de la patrie qu’on aime et apprend à aimer chaque jour un peu plus et de manière engagée, en dépit des écueils sérieux.
Pour une culture de la rencontre qui aille plus en avant, nous allons tenter une définition du social en faisant ressortir le sens de la relation puis nous toucherons aux questions sensibles du dialogue, du consensus et de la tolérance.
Malgré notre souci de mettre cet appel à la portée de tous, le maniement des concepts peut le rendre difficile à première vue. Mais aisée est la compréhension lorsqu’on souscrit à un approfondissement pour en apercevoir le sens et l’invitation qui y sont formulés à la conscience de tous. En fait, cette réflexion est tournée vers les hommes et femmes de bonne volonté et spécialement vers ceux qui, d’une manière ou d’une autre, osent penser la construction du Bénin et de l’Afrique, ceux qui veulent et qui s’engagent en bâtisseurs-penseurs.
1. Le social, c’est une amitié-confiance incontournable
Bien que les conflits et les oppositions soient une réalité du social, il n’est fondamentalement pas possible de bâtir une société à partir du conflit, des antagonismes et des rivalités. Les oppositions, quand elles ne sont pas accueillies comme des lieux de réflexion pour un dépassement par un renoncement à des prétentions et à des préjugés, s’explosent et implosent le social et la société. Par contre, les oppositions conflictuelles, comprises comme multiplicité des intelligences et pluralité des approches, convergent vers le social pour façonner la société. Il importe d’avoir bien conscience que les multiples regroupements humains - familles, associations et organisations, etc. - ont pour racine commune l’amitié ou réciprocité confiante.
Quand deux ou plusieurs personnes se rencontrent, elles constituent immédiatement le « socius » ou le « social » qui signifie au sens propre « amitié-confiance ». Toute rencontre a pour base l’amitié ou le sentiment amoureux. Même si les liens parentaux subsistent malgré les conflits même violents, ils ne peuvent avoir de consistance réelle sans amitié. Le dialogue entre parents puis entre citoyens ne peut se faire sur la base de la méfiance mais, en quelque sorte, sur le roc d’une affectivité « amoureuse-confiante » qui a donné naissance au mot « société ». Il n’est pas faux de définir la société par l’amitié-confiance vaste et complexe qui existe et se crée naturellement et perpétuellement entre chaque citoyen au sein d’une communauté familiale, ethnique, politique et étatique.
Dans notre environnement béninois, au moins au sud Bénin, des expressions populaires fortement cristallisées dans le mental mettent des accents négatifs sur la relation à l’autre de sorte qu’elles y impriment une clef fausse de la relation aux autres. Quand on dit que l’homme est plus méchant qu’un chien ou plus sournois qu’une puce, loin de développer l’amitié-confiance, la posture perpétuelle de méfiance, de jalousie puis de méchanceté et de protection anti-méchanceté se positionne en première ligne comme une valeur spirituelle puis coutumière. Sans le savoir, de nombreux citoyens qui s’en plaignent et désirent voir le cœur du béninois cesser de côtoyer le pessimisme sur l’homme, en sont conditionnés et en vivent comme malgré eux. Ils sont comme pris dans le cercle vicieux d’un environnement cultuel-culturel traditionnel de la peur de l’autre. Un tel environnement conduit à des protections, attaques et contre-attaques magico-sorcières et à des styles carcéraux de non développement humain. Nous sommes à l’antipode de l’amitié-confiance. Aucune société ne peut se construire dans un tel environnement spirituel et coutumier de méfiance.
Mais, un regard plus serein regardant plus en profondeur nos expressions populaires, nous ouvre au cri, peut-être silencieux et paradoxalement intense, du sens sublime de l’amitié, car l’ami n’est réellement ami que s’il peut être appelé au sens propre frère. L’européen ne nous comprend pas quand nous disons que telle personne est une sœur ou un frère. Dans son entendement, il prend nos propos à la lettre, car un frère ou une sœur doit être simultanément de même père et de même mère, d’une parenté à lignée directe stricte. Sans entrer dans de grands développements philosophiques, nos aïeuls n’ont-ils pas en effet mieux compris le social en faisant naturellement coïncider amitié et fraternité ? A bien approfondir notre parler populaire, il semble bien que l’amitié crée la véritable parenté et non le contraire. Par conséquent, une communauté, voire une ethnie, une tribu et un pays peuvent être accueillis comme une large et véritable parenté fondée sur l’amitié-confiance. Car si la parenté subsiste sans amitié à cause des liens dits de sang, l’amitié ne peut subsister sans affection ou sentiment qui fait de tout ami un parent ou un prochain. Ainsi transpire dans nos cultures qu’un véritable parent est une personne d’absolue confiance, un ami total. « Quel est d’entre vous le père auquel son fils demandera un poisson, et qui, à la place du poisson, lui remettra un serpent ? Ou encore s’il demande un œuf, lui remettra-t-il un scorpion ? »[4]
Pour que la société soit un vaste champ d’amitié-fratrie ou d’amitié-confiance, le social doit être compris et vécu comme le socle affectif naturel que nous n’inventons pas. C’est un don reçu de façon immédiate par chacun à sa naissance. Ce don reçu devient de fait un don donné, car nous avons pour mission de le transmettre sous forme de chaîne humaine solidaire les uns aux autres et aux générations futures de façon perpétuelle. Nous sommes condamnés à perpétuité à l’amitié-confiance. Nul ne peut absolument pas y déroger. Car l’amitié, mieux « l’amour est un échange de libertés et […] l’une des parties est impuissante à l’établir sans le consentement de l’autre. »[5] Avec l’amitié-fratrie, les conflits et les antagonismes peuvent être pensés pour être résolus, car les défis à relever ne partent pas de la méfiance mais du souci de protéger et de faire grandir l’amitié. C’est pourquoi, le réel et véritable patrimoine d’une société n’est absolument pas l’amassement et le stockage des richesses matérielles. Le réel et véritable patrimoine d’une communauté de personnes, c’est l’amitié-confiance.
Prenons un exemple à l’échelle familiale pour mieux comprendre le drame vécu à l’échelle de la patrie. Nous vivons quotidiennement la destruction du patrimoine familial par la vente, la dilapidation et la dispersion des biens accumulés. La fratrie rejette l’amitié-confiance, elle refuse de s’entendre pour maintenir l’héritage comme un tout qui se pérennise, comme un patrimoine dont la racine et la fine fleur sont l’amitié-fratrie. Elle s’emploie à le disloquer en pensant trouver satisfaction et gains individuels dans l’émiettement patrimonial puis son éparpillement. En récompense, c’est la méprise et la mésentente ; c’est la rupture de tout dialogue, c’est la haine, c’est Caïn qui, à perpétuité et de manière incompressible, abat Abel[6]. Ce drame familial toujours actuel ne se reflète-t-il pas sur nos attitudes dans et envers notre patrie ? A quoi donc sert-il d’amasser des trésors à l’infini, si les héritiers ont perdu le sens du bien commun ou s’ils n’ont pas été éduqués au sens de la patrie, à l’amitié-confiance comme fondement spirituel et réel du vivre ensemble ?
Dans un pays, territoire physique donné, la patrie se conçoit aisément comme le patrimoine d’amitié-confiance capitalisé et généreusement communiqué par mode d’enrichissement spirituel et culturel de génération en génération. Si nous renonçons à communiquer ce patrimoine, ou si tout simplement nous essayons de rompre cette chaîne, nous courrons tout droit vers des implosions sociales de plus en plus incontrôlables ; nous acceptons malheureusement de nous trucider. Notre goût socioculturel assez prononcé pour des pratiques pas trop claires, bien proches du nébuleux, n’ouvre pas à la générosité essentielle qui fait croître l’autre citoyen par la mise en œuvre des dons et des talents qui lui sont propres. La croissance humaine du citoyen, dans la mesure où elle n’est pas empêchement égoïste des dons et des talents des autres citoyens, garantit, protège et sécurise le patrimoine commun, la patrie, le bien commun. Maurice Zundel enseigne que notre liberté individuelle est incapable par elle toute seule de créer l’amour et l’amitié[7]. Le conflit naît plus du refus de participation ou d’accueil de la participation de l’autre que du désaccord des points de vue et des orientations créatives diverses.
2. La relation, c’est le verbe de l’amitié-confiance
Revenons sur ce socle naturel hautement affectif qu’est le « social » ou « amitié-confiance ». Il se trouve dans l’amitié-confiance un lubrifiant qui facilite la rencontre à l’autre ; ce lubrifiant, on peut aussi l’appeler prédicat ou verbe. Comme le verbe aide à conjuguer et à donner sens à notre pensée, toute rencontre de l’autre, tout rapport à sa patrie et à son patrimoine, a besoin d’un verbe qui lubrifie les personnes entre elles. La relation est ce verbe. Même utilisées, usées et abusées à tort pour vivre du louche et de nombreuses combines, elles sont justes les expressions : « J’ai des relations », « Mes relations m’ont permis de… », « Il faut avoir beaucoup de relations pour s’en sortir dans la vie », etc. Sans son ou un monde de relation, l’individu s’isole et s’atomise en même temps qu’il est isolé et atomisé. Par la relation, l’individu est naturellement inséré dans la communauté qui lui imprime immédiatement des devoirs et des droits réciproques.
La relation fait référence à la fois au récit narratif, à relater une histoire ou un fait, et aux rapports multiples à autrui et aux choses. Nous nous relatons et nous nous racontons en lien et en rapport à autrui, à tout citoyen. Celui qui disait que « Sans autrui, je ne suis rien » a bien raison, car pour se connaître, pour exister, l’autre est incontournable. C’est lui qui, grâce aux échanges créés par ce lubrifiant ou relation, nous pousse à nous dépasser en créativité et à nous maintenir solidairement. Combien nous sentons-nous méprisés, inconsidérés, humiliés quand l’on ne daigne même pas nous regarder, nous saluer ou tenir compte de nos réflexions, de nos apports et de nos remarques. Se penser comme individu a-relationnel, sans lubrifiant, est inimaginable et inexistant. Sans le social, l’amitié-confiance, la vie citoyenne est décrépitude radicale. Sans l’amitié-confiance, la vie communautaire perd toute sa consistance pour se diluer dans le neutre puis le chaos. Le propre de la relation, c’est qu’elle engage la réciprocité entre les citoyens et qu’elle est engagée pour les citoyens. En philosophie métaphysique, on dit que la relation est une nature ou une personne subsistante, autrement dit une personne invisible qui vit et survit éternellement par-delà tous les hommes et tous les aléas historiques.
La relation, c’est ce qui nous lie et nous relie de la façon la plus complexe possible à tout citoyen, de sorte que l’amitié-confiance n’est pas qu’un simple acte de réciprocité communautaire des uns aux autres mais en même temps un engagement qui passe et dépasse infiniment l’homme.
La relation ne nous ouvre pas seulement au bien le plus élevé de la patrie, elle nous ouvre à l’éternité, c’est-à-dire au bonheur que toutes les sociétés ont historiquement recherché et que nos sociétés actuelles continuent inlassablement de poursuivre.
La relation, c’est l’amitié-confiance enfin saisie comme actes de réciprocité qui dépassent largement chaque citoyen pour se loger dans l’amitié innée en toute personne humaine qui fonde l’existence même de la société.
Nous souffrons terriblement, aujourd’hui dans notre pays, de la perte de confiance dans les relations des uns aux autres. Une chose confiée par amitié-confiance, tant dans le cadre de la simple relation d’amitié amicale ou parentale que dans celui d’affaires politiques et commerciales, devient généralement un objet perdu et un espace d’inimitié conduisant même à des antagonismes haineux. L’ami abuse de la confiance, car il pense trouver dans la confiance donnée puis par lui violée une opportunité de profit et de gain, une aubaine du bonheur. « La confiance n’exclut pas le contrôle » ne signifie plus actuellement que le contrôle se fait par désir de certification de la marque de confiance, mais parce que le manque de confiance est si effectif que nous stressons en permanence de ne pas être trompé et trahi.
Etre en relation avec un citoyen indique en même temps une relation de devoirs et de droits avec tous les citoyens. Aimer un citoyen signifie aimer tous les citoyens en commençant par le respect de ses devoirs et droits. Jamais aucun homme, aucune femme ne pourra se passer de la communauté ou de la société ; c’est une heureuse condamnation à perpétuité voulue par le Créateur[8]. Autrement dit, mon amitié avec un citoyen signifie une sympathie certaine pour tous les citoyens, car le citoyen est une partie totale et indissociable de la patrie et du patrimoine. L’amitié-confiance fonde la solidarité ou le devoir d’être là pour l’autre, même cet inconnu à mon entourage immédiat, voire cet opposant et cet ennemi haï à mort. La vraie relation ne peut donc se limiter ni aux connaissances partisanes, encore moins aux connaissances des passe-droits.
3. Le dialogue, une écoute pour une décision responsable
Nous comprenons donc que le fait de passer un quelconque accord avec un citoyen, en vertu de son degré de responsabilité sociale, de son influence économique ou politique dans la société, a un impact assuré sur la patrie, le patrimoine et sur chaque citoyen. Au sein d’une société, et surtout au plan politique, la relation ne peut pas être prise à la légère, car elle vise le "tout solidaire" en société et de la société, et non pas les solidarités partisanes intéressées improprement dénommées dans les régions du sud-Bénin « groupes serrés » : des solidarités viscéralement étriquées et à courte vue. En effet comme verbe ou lubrifiant du social, la relation met en mouvement des liens et actes complexes que nos calculs et imaginations économiques et politiques à courtes vues abandonnent à l’impasse. Pour comprendre et dénouer cette complexité, sans pour autant les séparer, ici s’impose le dialogue comme lieu bien complexe d’échanges.
Seul le dialogue permet à la relation de se sentir, de s’interroger, de s’approfondir et de croître. Car l’amitié-confiance poursuivie et recherchée comme telle a besoin de se fonder sur la vérité, l’autorité et d’autres valeurs qui enrichissent le dialogue et, par le fait, le tout complexe de la relation. Par exemple, quand nous, catholiques, nous contemplons le mystère de la Sainte Trinité, le fascinant de l’Amour existant entre les trois personnes divines - le Père, le Fils et l’Esprit-Saint -, c’est qu’ils se contemplent toujours ou dialoguent sans jamais se fatiguer l’un de l’autre en même temps que subsiste un absolu accord d’intention et de volonté dans une réciprocité éternelle. Jamais l’autorité du Père n’est mise en cause. Jamais l’écoute du Fils ne souffre d’un manque d’attention. Jamais le lien spirituel ne fait défaut de sorte que l’acte de soumission et du sacrifice consenti du Fils à l’autorité totale du Père n’est pas pris pour une brimade, pire pour une oppression. Cet acte d’autorité du Père et de soumission du Fils répond à un bien élevé qui est communion en Dieu et rédemption ou salut du genre humain. Dans le dialogue, « Amour et Vérité se rencontrent nécessairement et même tendent à coïncider absolument »[9].
Au plan humain, le dialogue, bien qu’affaibli par notre être de péché et par notre nature limitée, ne renonce pas à la perfectibilité de la rencontre à l’autre. A y bien regarder, nos appels à la vraie justice, à la vertu de justice, ne sont que des cris d’espérance à la conversion des mentalités et surtout du cœur, pour une vie bonne de citoyens complets dans une société parfaite. C’est pourquoi l’amitié-confiance ne peut jamais renoncer à la vérité, ni jamais s’accommoder du mensonge entretenu et voulu pour faire bonne figure en dépit des évidences. Sur quelles bases mener le dialogue social, si la recherche de vérité et le rejet de son autorité, autrement dit de ce qui est juste, vient à être éludé et annihilé dans le démagogique et dans l’élaboration en chaîne de demi-vérités que sont désinformations, calomnies et diffamations ?
Osons toucher ici aux attentes des syndicats béninois et aux difficultés voire aux impossibilités du gouvernement à y souscrire sans creuser un fossé qui hypothéquerait encore plus gravement l’avenir. La gestion du patrimoine a-t-elle été bien perçue dans un dialogue qui pense croissance pas seulement économique, mais humaine de la patrie ? Il ne faut pas nier l’évidence, et elle est cruciale : la population a de plus en plus faim, elle est sous pression d’un coût de vie prohibitif. Elle ne pense pas avenir, mais gestion immédiate du quotidien par la débrouillardise - cette méthode économique destructrice de l’économie. En effet, ne dit-on pas que « ventre affamé n’a point d’oreilles » ? Les charges sociales de même que l’incivisme récurrent n’offrent aucune perspective, aucun horizon prometteur pour échapper à cette économie de la débrouillardise. En dépit des écrits prospectifs de politiques économiques, une économie assurément mal pensée et aussi mal mise en application ne fait et ne fera qu’accentuer les signes palpables de précarités, voire de misères.
Les conflits d’intérêts voire guerres de tranchées entre mouvance et oppositions, syndicats et gouvernement, politiciens et promoteurs économiques, etc. ne font qu’accroitre les victimes de cette inimitié sociale (véritable paradoxe). La solution n’est pas non plus de faire table rase des problèmes essentiels et réels, puis de juxtaposer les différends cruciaux pour offrir un semblant d’harmonie sociale. Quand le mal est profondément réel et ancré, même s’il y a pardon, le dialogue se doit d’être plus exigeant, car il faut percer l’abcès douloureux pour en retirer le pus avant de travailler à la cicatrisation de la plaie. Voici pourquoi dans le dialogue, l’idée même du consensus s’offre comme ouverture vers des chemins possibles de paix sociale.
4. Le consensus, c’est la justice du dialogue
Dans un espace d’absolu relativisme, nous ne pouvons pas ignorer que le dialogue soit rendu très difficile à cause des différentes approches des choix économiques et politiques, des visions éparses du religieux, de la conception de la vie et de l’environnement, de la lecture de l’histoire et des opinions multiples qu’elle génère, de la civilisation et des expressions culturelles si nombreuses et importantes, de l’augmentation de la précarité, voire des poches de misères en dépit des promesses-mirages du capitalisme sauvage et individualiste, et de milliers autres situations contextuelles.
Dans cet espace vraiment relativiste, la tendance à prendre la justice sociale pour la vérité est perceptible. Ainsi, « la lutte contre la pauvreté » serait une justice à accomplir et une vérité permanente obligeant notre accord. Tous, nous aimerions non pas seulement échapper à la pauvreté, mais augmenter sensiblement, voire exponentiellement nos revenus. La vérité, ce n’est pas la pauvreté, ni la richesse. La vérité, c’est la quête du bonheur. La vérité, c’est une valeur vers laquelle toute personne est tendue. Les moyens pratiques pour y parvenir posent problème, car l’agir de toute personne humaine n’est jamais rectiligne ; en effet, aucun principe et aucune vertu ne se réalisent sans renonciation et mortification. La justice, avant d’être appelée justice sociale, est d’abord une vertu, une capacité et éducation mentales à ne vouloir et à ne penser que le bien à fermement accomplir. Confrontée aux différents affects psychologiques qui le structurent et aussi aux contextes sociaux, la personne est soumise au devoir du choix. Elle a bien conscience que l’amour, le don de soi, la générosité, la confiance, la patience, l’espérance, l’espoir, etc. côtoient en permanence l’envie, la jalousie, le désespoir, la haine et bien d’autres affects.
Le bonheur projeté, bien qu’étant fortement désiré, n’est pas à sa portée, tandis que le mal absolument rejeté apparaît plus facile à commettre[10]. La justice à vivre et à réaliser ne s’atteint pas en se propulsant dans puis de l’imaginaire idéologique. La justice est une vertu de la relation à l’autre qui impose, dans la dynamique de la rencontre de l’autre, une culture de l’autre. La justice, c’est une force qui, dans la relation à l’autre, s’engage fermement à rendre à chacun son dû dans un jeu infini de la réciprocité des devoirs et des droits. Le dû, c’est-à-dire les devoirs et les droits, n’est soutenable au plan humain que s’il est en son principe lié et dépendant de l’infinie générosité du Tout Autre, de Dieu. C’est ici que la vérité sur l’homme oblige à la recherche de sens dans le dialogue établi d’abord par la relation au Tout Autre puis à l’autre. Par vertu de justice, la relation dans et avec le social exige de facto la quête de sens pour ne pas sombrer - comme si largement répandu actuellement en économie et en politique - dans le dialogue des sourds, dans le dialogue des convenus, des entendus et des sous-entendus - ce dialogue programmé des personnes, partis et forces sociales en présence pour faire bonne figure médiatique - et dans le dialogue des entêtés passionnés de leur aura.
Si d’un certain point de vue, le principe de vérité est si éclatant qu’il faut le déclamer à tout venant, d’un autre angle de prise, cette vérité peut se trouver enveloppée et enserrée dans le cultuel, le culturel, le contextuel et surtout dans les avantages et préjugés très intéressés. Alors que faut-il faire ? Le recours au sens et au sens commun qui s’impose et qui rend justice au dialogue, c’est le consensus ou la recherche de sens. La vérité de l’amitié ou du social se déploie dans des relations de sens qui ne dépravent pas, mais édifient et structurent tout un chacun dans le tout social.
Dans le substantif « consensus », nous avons la double substance latine « cum sensus » ou « avec sens » et « sensus commune » ou « sens commun ». Il s’agit de mettre du sens vrai et juste dans ce qui s’accomplit, de donner vie à ce que nous faisons en partant du sens commun, du donné naturel imprimé en nous et déclamé en loi morale naturelle : « Fais le bien, évite le mal » ou encore « Ce que tu ne veux pas qu’on te fasse, ne le fais jamais à personne »[11]. La personne qui agit « avec sens » n’utilise pas son instinct ou son pif, elle est réfléchie. La personne est naturellement dotée de cette capacité de penser afin de poser des actes corrects et cohérents. Cette personne qui veut agir avec sens ne peut donc pas se passer du « sens commun » qui est le premier perçu immédiatement désiré par tous : le bonheur. Celui qui proteste et réclame de même que celui qui se protège et se défend recherchent ensemble le bonheur, le bien-être social, une joie de vivre au quotidien. Nul ne peut s’en trouver priver. Par la recherche de sens, le dialogue conduira à des ouvertures mutuelles pour une connaissance des attentes et exigences réciproques.
Parvenir à un consensus, ce n’est qu’atteindre partiellement un aspect de la vérité dans un contexte situé. Le consensus ne clôt pas la poursuite de la vérité pour une action encore plus juste et perpétuelle, mais il permet au dialogue de se poursuivre pour un plus de vérité en fonction de l’évolution du contexte et pour une croissance du bien social. Quand on dialogue, on ne cherche pas à avoir raison sur l’autre. Quand on dialogue, on apprend ensemble à comprendre la situation nouvelle et on donne à celui qui porte la charge d’autorité, les éléments d’appréciation pour une décision sensée, plus réaliste qu’idéologique. Le consensus, c’est le sens de vérité et de relation de justice dans le dialogue. Le consensus, c’est aussi une juste relation à l’autre et au social dans une prise de décision à partir du sens commun pour une croissance mutuelle respectueuse des charismes et même des affects psychologiques de chaque citoyen.
Il faut éviter dans le dialogue de tomber dans le piège suivant que souligne le Pape émérite Benoît XVI : « En réalité, les expériences, sans tenir compte de ce qui est bon et vrai, peuvent conduire non pas à une liberté authentique, mais au contraire, à une confusion morale ou intellectuelle, à un affaiblissement des principes, à la perte de la propre estime, et même au désespoir. »[12]
Le consensus, c’est l’aspect pratique du dialogue qui sans renoncer à la vérité, tient compte du contexte réel de l’évolution des personnes. On peut sans s’y méprendre dire ici que « Justice et paix s’embrassent »[13] quand le dialogue conseille les actes de justice à prendre pour le bien-être perpétuel des citoyens. Ceci ne veut pas dire que la patrie, comme une barque sur les flots, ne devra pas subir les tempêtes et les creux des vagues géantes. Les intempéries sont mieux contenues et endiguées par le dialogue. Tandis que le sauve-qui-peut inhibe nos sens, le sens commun conseille de ne jamais se jeter dans les flots déchaînés, mais de rester souder dans la barque et d’y travailler pour la maintenir à flot. Il y a en effet plus de chance à se sauver dans l’unité que dans la dispersion.
En politique et en économie et dans beaucoup d’autres situations sociales, le consensus peut injustement se réduire à la loi du plus fort ou au diktat de l’Etat militairement ou économiquement fort sur le moins fort. A l’intérieur d’un pays, le pouvoir étatique, ergotant de ses prérogatives et de sa puissance coercitive, peut refuser tout dialogue vrai et peut ne vouloir que rencontres des convenus, des entendus et des sous-entendus. D’un autre côté, la société civile et les syndicats, pérorant de leur puissance de démobilisations sociétales, peuvent augmenter la pression sociale au point de bloquer l’administration, la vie économique et même politique. En fonction des contenus, les unes et les autres positions peuvent se défendre et même se comprendre. Le gouvernement coincé en ses presque derniers retranchements, reste sur une défensive attaquante en arguant de sa légitimité constitutionnelle et de l’ordre public pour agir aux frontières limites de la Constitution. Les forces syndicales, la voix de la société civile et les autres opposants, blessés dans leurs sentiments patriotiques et aussi leur propre orgueil, font de l’attaque défensive pour contraindre la puissance coercitive, le pouvoir étatique.
Le dû, bien compris d’abord par devoirs ensuite par droits, devrait interroger chaque citoyen, des plus anciens et plus forts aux plus jeunes et plus faibles, sur le laisser-aller social auquel chacun prend part. Le sens commun ou consensus nous ramène à la réalité du dû non accompli et pris à la légère. Car augmentation salariale suppose croissance économique et par conséquent sens du travail bien fait à temps, sans dilettantisme, avec un sens accru du devoir avant de penser aux droits. Dénoncer puis appeler à stopper le gaspillage tragique du bien social, doit-il conduire au « gaspillons tous ensemble » pour déclarer en chœur match nul ? C’est l’impression que semble offrir la léthargie sociale actuelle au Bénin. Car le dialogue social que nous revendiquons, parce que en permanence non centré sur l’essentiel, puis non recentré sur la recherche d’un développement humain conséquent, n’ouvre malheureusement que des impasses, alors que nous avons besoin d’ouvrir des portes de sens pour avancer vers l’en-haut. Si nous osons faire un effort mental pour comprendre le consensus comme la justice du dialogue, nous pourrons aller bien au-delà des expériences négatives durement vécues. Nous pourrons alors sincèrement opter pour le sens du bien des uns et des autres, le bien commun : bien social. Le consensus, c’est un dialogue qui nous décentre de nos acquis partisans pour nous « surcentrer » sur le bien commun oublié ou ignoré. De plain-pied, nous voici à nouveau convoqué par l’amitié-confiance que seule la relation dialoguée aide à approfondir en nous concédant des espaces nécessaires de tolérance.
5. La tolérance, c’est un espace étroit pour rendre justice au dialogue
Un aspect non moins préoccupant du consensus, c’est le principe de majorité et celui de minorité. De façon consensuelle, on admet que la majorité a raison et qu’il faut absolument la suivre. Mais la minorité a-t-elle finalement toujours tort ? Reportons-nous aux différentes élections, aux nombreuses lois fabriquées et imposées et aux jeux d’influence pour que les intérêts aient raison de la justice. Si par convenance pour éviter d’atroces déchirements, nous nous plions au droit de raison de la majorité et aux injonctions de l’autorité légale, le sens commun nous indique toujours là où se trouve en réalité la vérité et le moralement juste pour que des actes bons, justes et vrais soient posés. La majorité se confond presque toujours avec la force du nombre, force comprise d’abord comme puissance financière, puis puissance d’influence politique et enfin puissance du nombre. Bien entendu, le grand nombre peut être une majorité minorée par le fait qu’elle n’a aucune influence significative sur la puissance du savoir et de diffusion des concepts, sur la puissance économique et sur la puissance politique. En présence de telles injustices et pour éviter le chaos, la tolérance oblige à un espace étroit de patience.
Bien que non moins importante, la tolérance apparaît être l’échelon inférieur du dialogue. Par souci de vertu de justice et pour éviter un conflit qui aille jusqu’à la rupture du dialogue, par conséquent dislocation de l’amitié-confiance, il y a des situations que nous sommes bien obligés de tolérer. La tolérance n’admet pas moralement la situation de fait subie ou voulue par manque effectif de discernement suffisant. La tolérance laisse faire en mettant sa confiance dans les bienfaits du temps ou vertu de patience et dans la recherche permanente de sens par l’éducation. La raison de la tolérance, c’est d’éviter de commettre un mal moral plus grand en voulant absolument empêcher que le mal en cours soit imposé ou admis comme normal. Par exemple, une mauvaise gestion ou répartition des fonds publics peut rendre la puissance étatique incapable de procéder dans l’immédiat à l’augmentation des salaires selon les grilles salariales et les indices d’avancement qu’elle a elle-même établis et décrétés. Tout en réclamant la mise en application de la loi, les syndicats sont obligés d’user de grande tolérance pour ne pas paralyser tout le système qui permet justement au pouvoir étatique de répondre progressivement à leurs revendications ; encore faut-il qu’un dialogue non rompu et franc en manifeste les signes réels. La tolérance est plus qu’un moratoire parce qu’il tient fermement à la réactivation du dialogue sur des bases sociales de vérité et de justice pour récréer l’amitié-confiance ternie, voire très effilochée.
La tolérance ne peut pas être transformée en habitude puis en coutume. Ce qui est mauvais en porte le caractère jusqu’à la fin, il ne peut jamais avoir valeur de bien. Un tel miracle est impossible. C’est pourquoi la tolérance requiert immédiatement recherche soucieuse, effective, persévérante et même rapide de solution afin que le mal moral admis ne s’incruste comme us sociaux normaux. La société tolérante s’emploie avec sérieux et fermeté à vertueusement contenir et corriger les déviations sociales. Même en reconnaissant et en affirmant nos limites et nos faiblesses réciproques, et nonobstant la recrudescence des comportements déviants vécus par le grand nombre, nul ne doit pouvoir dire bien ce qui est mal et mal ce qui est bien. Il est moralement dangereux qu’une société soucieuse d’amitié-confiance s’accommode du mal progressivement érigé en habitude puis en coutume. Un exemple de tolérance que nous aurons d’énormes difficultés à faire disparaître du Bénin, c’est la vente non réglementée des produits pétroliers, produits hautement inflammables et toxiques. Gagne-pain d’un grand nombre depuis les années 1990, cette vente illicite est devenue habitude, admise comme normale, puis coutume. Evitons donc de banaliser les choses simples et importantes, car l’apparent grain de sable qu’est la tolérance peut sédimenter dans le temps une montagne quasi insoluble. Peut-être qu’une voie de sortie serait de montrer sur le temps à travers des reportages réels médiatiques les effets néfastes tant sur l’environnement que surtout sur les personnes, en premier ceux qui en font un gagne-pain.
La personne tolérante n’est pas et ne doit pas être une nature qui, ne tenant pas compte des valeurs et vertus naturelles, admet le permissif ou les nombreux courants d’idées pour faire bonne figure ou pour paraître être à la page de l’idéologie en vogue. L’idée de la personne bien avec tout le monde et adaptée à toutes les situations abracadabrantes est un non-sens de l’être humain auquel des choix fondamentaux universellement s’imposent. Au nom du relativisme, de l’égalitarisme et du pluralisme, l’idéologie de la tolérance veut s’adapter à tous les comportements déviants au nom du bien-être de l’individu pris comme une capsule de liberté. On va jusqu’à désigner par homophobe (haine de l’homme) celui qui, en quête de sens, s’interdit le « tout permis ». La personne tolérante est et doit être au service de la justice du dialogue, car elle cherche activement des voies et moyens pédagogiques pour corriger le mal qui a comme pris la place du bien dans les relations sociales, pour faire reposer l’amitié-confiance sur les valeurs exigeantes du renoncement à ses prises individualistes de libertés pour un bien personnel et social plus élevé, le bien commun.
Conclusion
L’amitié sociale n’est ni cette camaraderie économique et aussi politique complice du malheur des autres, ni une solidarité sectaire et ésotérique, encore moins une alliance clanique dit « groupe serré ». L’amitié sociale a un cœur plus vaste, elle étend sa confiance à tous sans exception. L’amitié sociale s’emploie à cerner le bien commun de la patrie tout en restant ouvert à l’universel. Dans l’amitié sociale, il y a certes un souci ferme d’entraide sociale, mais en même temps un esprit total de vérité sur les obligations sociales et personnelles.
Montrant qu’un véritable engagement social passe par un intime et intense retournement moral, saint Jean-Paul II écrivait dans son encyclique « Splendeur de la vérité » : « L’Eglise sait que la question morale rejoint en profondeur tout homme, implique tous les hommes, même ceux qui ne connaissent ni le Christ et son Evangile, ni même Dieu. Elle sait que précisément sur le chemin de la vie morale la voie du salut est ouverte à tous… »[14] Et Benoit XVI, touchant à la question de nos blessures sociales dans son encyclique « L’amour dans la vérité », nous rappelle quelques principes fondamentaux de l’amitié sociale dont : « La charité dépasse la justice, parce qu’aimer c’est donner, offrir du mien à l’autre ; mais elle n’existe jamais sans la justice qui amène à donner à l’autre ce qui est sien, c’est-à-dire ce qui lui revient en raison de son être et de son agir. Je ne peux pas "donner" à l’autre du mien, sans lui avoir donné tout d’abord ce qui lui revient selon la justice. Qui aime les autres avec charité est d’abord juste envers eux. Non seulement la justice n’est pas étrangère à la charité, non seulement elle n’est pas une voie alternative ou parallèle à la charité : la justice est "inséparable de la charité", elle lui est intrinsèque. La justice est la première voie de la charité… »[15]
La faim et la soif de justice qui jaillissent actuellement du cœur de toutes les couches sociales au Bénin ne doit pas laisser le citoyen béninois amorphe, surtout quand il porte le nom de chrétien et qu’il ose le manifester cultuellement. Comme levain dans la pâte béninoise, le citoyen chrétien béninois doit aller plus loin. « Le chrétien n’est pas celui qui subit la vie, qui laisse les événements lui tomber sur la tête, le Chrétien c’est celui qui saisit la vie, qui la transforme, qui la recrée en en faisant une offrande de lumière et d’amour »[16] disait Maurice Zundel. Nous le pensons aussi en osant ajouter à « chrétien » l’adjectif « béninois » ou « africain ». L’engagement du chrétien béninois ou africain pour le Christ[17] ne doit pas subir l’économique, ni le politique, mais être un moteur de transformation sociale pour recréer l’amitié-confiance sérieusement effilochée aujourd’hui au Bénin et ailleurs en Afrique.
Nous ne pouvons terminer sans reprendre une partie de la finale de la lettre-réponse de la Conférence Episcopale du Bénin à notre Président de la République. Bien au-delà de la personne du premier citoyen béninois, cette lettre est une adresse à tous les citoyens sur la vérité des devoirs et des droits au sein de la patrie, surtout ces citoyens qui, à différents niveaux, ont des responsabilités sociales importantes et aussi sensibles :
« S’il en est ainsi, l’on ne pourra parler un jour de "responsabilité collective" dans ce qui nous arrive de bien ou de mal que dans la mesure où tous, nous serons vraiment mobilisés et associés à l’édification de notre Nation, chacun, chacune, à son niveau, selon ses mandats et ses attributions spécifiques.
A ce propos, Monsieur le Président, les membres de la Conférence Episcopale ne cessent d’implorer le Seigneur d’accorder la grâce de l’écoute à tous les Responsables de notre Pays. Ils vous proposent d’entreprendre, avec votre Gouvernement, la recherche de structures et de mécanismes crédibles de concertation entre les acteurs politiques et sociaux de toutes tendances, pour le dialogue, facteur de confiance réciproque, condition de cohésion nationale, gage de paix. »[18]
En la fête de la Pentecôte,
Cotonou, le 8 juin 2014
Abbé Raymond Bernard GOUDJO
Recteur du Grand Séminaire Mgr. Louis Parisot - Tchanvédji
Directeur de l’IAJP/CO
Secrétaire de la Commission Épiscopale Justice et Paix - Bénin
Secrétaire de la Commission Justice et Paix – RECOWA-CERAO (Conférence Épiscopale Régionale de l’Afrique de l’Ouest)
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[1] Cf. Conférence Episcopale du Bénin, Lettre pastorale « Peuple béninois, souviens-toi et relève ton pays », Cotonou, décembre 2005.
[2] Cf. Francesca AMBROGETTI et Sergio RUBIN, Le Pape François. Je crois en l’homme. Conversations avec Jorge Bergoglio, Paris 2013, p. 121.
[3] Cf. Pape François : « Ici est née l’Eglise, et elle est née en sortie. D’ici elle est partie, avec le Pain rompu entre les mains, les plaies de Jésus dans les yeux, et l’Esprit d’amour dans le cœur ». Homélie du 26 mai 2014 au Cénacle de Jérusalem. Article d’Anne Kurian dans Zenit.org du 26 mai 2014.
[4] Cf. Luc 11, 11-12.
[5] Maurice Zundel, L’arbre de vie. In la revue Présence de Maurice Zundel, avril 2014, n° 86, p. 20.
[6] Cf. Genèse 4, 6-9.
[7] Cf. Maurice Zundel, L’Arbre de vie. In la revue Présence de Maurice Zundel, avril 2014, n° 86, p. 20.
[8] Cf. Genèse 2, 18.
[9] Cf. Psaume 85 (84), 11.
[10] Cf. « Car je sais que nul bien n'habite en moi, je veux dire dans ma chair ; en effet, vouloir le bien est à ma portée, mais non pas l’accomplir : puisque je ne fais pas le bien que je veux et commets le mal que je ne veux pas. Or si je fais ce que je ne veux pas, ce n’est plus moi qui accomplis l’action, mais le péché qui habite en moi. Je trouve donc une loi s’imposant à moi, quand je veux faire le bien ; le mal seul se présente à moi. » Saint Paul aux Romains 7, 18-22.
[11] Cf. Mt 7, 12 : « Ainsi, tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux : voilà la Loi et les Prophètes. »
[12] Benoît XVI, Voyage apostolique à Sydney (Australie) à l’occasion de la 23e Journée mondiale de la jeunesse (12-21 juillet 2008). Fête de l’accueil des jeunes. In Benoît XVI, Pour une écologie de l’homme, Vatican 2012, p. 68.
[13] Cf. Psaume 85 (84), 11.
[14] Saint Jean-Paul II, Encyclique « Veritatis splendor », Vatican, le 06.08.1993, - VS 3.
[15] Benoit XVI, Encyclique « Caritas in veritate », Vatican, le 29.06.2009, - CIV 6.
[16] Maurice Zundel, Homélie pour le 40e jour de la mort de madame Nabiha Antoun. In revue Présence de Maurice Zundel, avril 2014, n° 86, p. 12.
[17] Cf. Benoit XVI, Exhortation apostolique post-synodale « Africae munus », Ouidah, le 19.11.2011.
[18] Conférence Episcopale du Bénin, En réponse à votre courrier daté du 16 août 2013 adressé à la CEB, Prot. N°204/13/CEB du 28.08.2013.
Références de la publication
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ISBN – 978-99919-64-36-2
Dépôt légal : 7257 du 03 / 06 / 2014 - 2è trimestre - Bibliothèque Nationale du BENIN
© ECO - Les Éditions du Chant d’Oiseau - Cotonou 2014