Face à la situation de malaise qui prévaut et qui perdure dans notre pays depuis un certain temps, beaucoup de citoyens inquiets se sont tournés vers notre centre de recherche et de formation, l’Institut des Artisans de Justice et de Paix/le Chant d’Oiseau (IAJP/CO), nous interrogeant sur le silence de l’Église. Dans l’attente d’une réponse tardant à venir, ils concluaient souvent par : « Prions pour notre Église et prions pour notre Pays. »
Notre Église locale n’est pas silencieuse même si elle ne vitupère pas publiquement, car elle sait que si elle conserve un silence complice, « les pierres crieront » (cf. Lc 19, 39). Notre Église locale n’ignore pas non plus la difficile mission de l’Église face aux questions sociales épineuses. Elle a besoin d’un long temps de réflexion, car elle garde en mémoire les réflexions du Pape émérite Benoît XVI :
« L’Empire chrétien a cherché très tôt à transformer la foi en un facteur politique pour l’unité de l’Empire. Le règne du Christ devrait donc prendre la forme d’un royaume politique et de sa splendeur. La faiblesse de la foi, la faiblesse terrestre de Jésus Christ devait être soutenue par le pouvoir politique et militaire. Au cours des siècles, cette tentation - asseoir la foi par le pouvoir - est revenue continuellement, sous des formes diverses, et la foi a toujours couru le risque d’être étouffée sous l’étreinte du pouvoir. Le combat pour la liberté de l’Église, combat parce que le royaume de Jésus ne peut être identifié à aucune structure politique, doit être mené tout au long des siècles. Car la confusion entre la foi et le pouvoir politique a toujours un prix : la foi se met au service du pouvoir et doit se plier à ses critères. » (Benoît XVI (Joseph Ratzinger), Jésus de Nazareth, T. 1. Du baptême dans le Jourdain à la transfiguration. Paris 2007, p. 59.)
L’appel du Chant d’Oiseau 2013 ne se présente pas en donneur de leçons, mais se frappe la coulpe devant Dieu et devant les hommes et femmes, pour confesser les fautes nombreuses du Peuple tout entier en demandant la grâce du relèvement venant d’une démarche de foi personnelle et d’un abandon de soi au Juste, au Vrai et au Bien pour une prospérité sociale allant bien au-delà de nos intérêts individualistes de puissance. C’est pourquoi, notre appel, plus long que d’habitude, tout en considérant l’humanisme intégral, le citoyen total, reprend quelques lignes forces de quatre des lettres pastorales de nos Évêques qui répondent de façon immédiate à nos interrogations actuelles pour un dépassement au service du bien de l’homme tout entier
I - En marche vers une démocratie humaine intégrale
Comme membre du corps ecclésial local fondé sur des colonnes que sont les Apôtres et leurs successeurs, les Évêques, l’IAJP/CO lançait, le 19 juin 2012, l’« Appel du Chant d’Oiseau 2012 » intitulé « Appel pour une prise de conscience réconciliée ». S’attendait-il au miracle spectaculaire du retournement spirituel et humain de toute une nation comme ce fut le cas après la prédication du prophète Jonas ? Non ! Par contre, il espérait voir surgir un lent mouvement ascensionnel pour corriger les passions et les prétentions qui viennent aveugler le réel et le vécu d’une démocratie au quotidien qui tend de plus en plus à ignorer les fondements de la Conférence Nationale des Forces Vives de la Nation de février 1990 et l’élaboration de la Constitution qui en découla.
Le Bénin, aujourd’hui ! Où va-t-il ? Où allons-nous avec tout ce déballage médiatique qui apparaît fort bien comme une prise en étau ? Ce sont les interrogations inquiètes de nombreux Béninois qui languissent après un Bénin du plein emploi et en pleine croissance sociale ; un Bénin mû par un dialogue libre, concerté, interrogateur, critique, diversifié et conflictuel mais toujours tendu vers l’amitié sociale, le bien commun.
Beaucoup de ceux qui ont vécu dans le climat politique passé de peur, de délation, de délits politiques avérés et d’exil forcé, climat regrettable qui nous valut salutairement la Conférence des Forces Vives de la Nation de février 1990 ; beaucoup se demandent si notre mémoire s’effilochant ne nous ramène pas inexorablement à nos vieux démons qui d’ailleurs rodaient depuis longtemps autour de la chambre bien balayée et nettoyée ; espace malheureusement très peu habitée et occupée par des citoyens résolus, investis des valeurs élevées qui par leurs actes, ne s’emploient pas à enterrer vivante leur patrie.
Très tôt, nos Évêques du Bénin, aux tournants et dans le suivi de l’avènement du renouveau démocratique au Bénin, avaient vu se profiler les courbes multiples des discordances réelles et avaient appelé à ne pas chercher les boucs émissaires ailleurs qu’à l’intérieur de soi d’abord, puis dans les relations tronquées grossièrement vernies avec les autres. Ils nous poussaient à nous interroger personnellement et communautairement sur notre aptitude à un mouvement personnel de conversion, au changement effectif de comportements délétères pour un service conséquemment élévateur d’une dignité intégrale au Bénin et partout ailleurs. Nos Évêques se sont ensuite interrogés en nous interpelant sur ce que nous voulons faire de notre pays. Mais quelles sont aujourd’hui nos réponses en présence d’une injustice ouverte et d’une perte évidente de sens de vérité qui se font de plus en plus implacables ?
II- Convertissez-vous et le Bénin vivra (Cotonou, an de grâce 1989)
Cette lettre pastorale écrite en l’an de grâce 1989 par les Évêques du Bénin, plante le décor en sa première partie : « Nous nous proposons de partir de quelques faits symptomatiques de la gravité de cette situation. Elle mérite que nous en prenions une conscience claire et surtout que chacun reconnaisse sa part de responsabilité. » (p. 2) Nous sommes alors invités à poser comme condition préalable pour sauver la patrie, la quête rigoureuse d’honnêteté intellectuelle et morale afin de toucher en toute impartialité aux « causes profondes de ce que nous vivons » (p. 2) actuellement en pleine démocratie dite du renouveau, du changement, de la refondation, de l’apaisement et de la concertation.
Nos Évêques ne veulent pas aller à la recherche des sorciers et sorcières qui infligent à notre démocratie actuelle un tel délabrement et une telle décrépitude avancée, car "Zinsou" et "Sagbo", pourtant frères jumeaux, voire siamois, se lanceront la pierre indéfiniment : « Bref, les administrés accusent les hommes politiques qui nous gouvernent ; ceux-ci leur rendent la pareille. » (p. 3) A quoi servirait-il aux uns et aux autres de se disputer en présence de leur père (patrie) et/ou de leur mère (matrie) malades qui attendent urgemment les premiers soins pour survivre et ensuite vivre ? Sans absolument faire l’impasse sur les niveaux réels d’implication, vouloir trancher le débat des responsabilités des uns contre les autres, c’est oublier que toute relation est toujours réciproque et que les uns et les autres doivent franchement mûrir leurs réflexions et leur agir, et en répondre conséquemment en conscience et en vertu du bien commun. « Car nous sommes tous acteurs, donc tous responsables, à différents niveaux, de la situation ; tous, sans exception aucune. » (p. 3) « Ou bien n’ai-je pas conscience que la plus petite action que je pose ou que j’omets de poser, peut aider à enfoncer ou à relever mon pays un tant soit peu ?... mais, m’est-il arrivé de me demander sérieusement si moi, j’aime mon pays ou pas ? Si mon amour en moi est plus grand que celui que j’ai de moi-même ? » (p. 7). En réalité, ne nous faisons pas d’illusions et cessons de nous tromper réciproquement : « Avant de vouloir changer les hommes et les structures, il est nécessaire que chacun s’engage résolument dans la voie du changement intérieur ; s’engage à changer, en d’autres termes de mentalité, de cœur, et à se détourner de la voie qui risque de conduire notre Patrie à la mort, lente peut-être, mais quasi certaine. » (p. 4)
III - Au service du relèvement de notre pays (Lokossa, 16 février 1990)
Nos Évêques du Bénin, devant la tendance euphorique populaire à confondre l’Église et la politique, ont tenu à souligner dans la présente lettre pastorale qu’ : « Il est d’une haute importance que l’on ait une vue juste des rapports entre la communauté politique et l’Église ; et que l’on distingue nettement entre les actions que les fidèles, isolément ou en groupes, posent en leur nom propre comme citoyens, guidés par leur conscience chrétienne, - et les actions qu’ils mènent au nom de l’Église, en union avec leurs pasteurs. L’Église, qui, en raison de sa charge et de sa compétence, ne se confond d’aucune manière avec la communauté politique et n’est liée à aucun système politique, est à la fois le signe et la sauvegarde du caractère transcendant de la personne humaine. » (Gaudium et Spes n° 76) » (p. 3) En un mot, l’Église est au service de l’homme intégral et de lui seul, et elle manifeste sa présence dans le champ du social par la défense du plus petit, du spolié, de la victime de toutes formes d’injustice.
C’est de cette façon qu’une Église locale manifeste son amour pour la patrie contextuelle où elle réside ; c’est ce qu’elle propose dans sa foi au Christ à tout chrétien et à toute personne de bonne volonté. « Aimer son pays, qu’est-ce que cela signifie ? Il suffit peut-être de tirer des leçons de vie de l’expérience que nous sommes en train de faire pour comprendre les exigences de cet amour. Celui qui aime son pays, c’est celui qui accepte de se dévouer pour son progrès économique vécu dans la justice, - c’est celui qui veut contribuer positivement à son organisation politique dans le respect de la liberté et des droits de tous les citoyens, sachant que si tout pouvoir vient de Dieu, le pouvoir dans la cité appartient au peuple. Aimer son pays, c’est travailler avec compétence à son rayonnement culturel par la recherche et la créativité. Aimer son pays enfin, c’est collaborer à son rayonnement spirituel puisé dans la défense et l’illustration des véritables valeurs humaines, en collaboration avec les autres peuples du monde. » (p. 5)
Sans l’amour de Dieu puis de la Patrie, toute démocratie se laissera aller à un bon vouloir privé attribué au peuple.
IV - Exigences de la démocratie (Abomey, 14 février 1992)
Dans cette lettre pastorale, la question permanente de la valeur du citoyen au service du bien commun demeure la clef de voûte de toute l’entreprise « démocratie ». En effet, la situation qui a prévalu avant le renouveau démocratique perdure à nos jours et plombe le bon fonctionnement de nos institutions. « La plupart des institutions démocratiques du Bénin sont en place. Il s’agit maintenant de les faire bien fonctionner afin de garantir les objectifs pour lesquels elles ont été créées. Mais ces institutions n’ont de valeur et d’efficacité qu’en fonction des hommes qui les utilisent. En soi, elles ne constituent pas une panacée, un remède-miracle à tous nos maux. Leur succès dépendra avant tout de l’engagement loyal de tous les fils de ce pays. Il est à rappeler cependant que ces institutions, chez nous, sont à leur début et créent un contexte politique nouveau : il en découle naturellement une certaine fragilité dont nous devons tenir compte pour ne pas compromettre nos espoirs légitimes. On apprend à gérer la démocratie. » (p. 3-4)
Les citoyens et citoyennes oublient bien souvent de cultiver en eux un caractère robuste par la qualité des valeurs humaines qui viennent soutenir tout le squelette psychosomatique et donner une solide ossature à nos institutions et structures administratives et privées. Une institution ou une structure quelle qu’elle soit, dirigée par une et des personnes sans alliage squelettique composé de vérité, de justice, d’honnêteté et scellé par l’amour est vouée à la vacuité. « A vous qui exercez diverses responsabilités sur la scène politico-administrative, nous adressons cet appel : notre vie est fondée sur celui-là qui s’est défini comme « chemin, vérité et vie » (Jn 14, 6). Soyez toujours les défenseurs de la vérité, ayant en horreur toute falsification de la réalité. On ne peut falsifier indéfiniment le vrai. Il n’y a rien de caché qui ne finisse par se manifester au grand jour (Mt 10, 27). Alors, agissez et parlez de manière à être authentiquement témoins de la vérité. Et la vérité vous rendra libres (Jn 8, 32). » (p. 11).
Mais comme, selon le prophète Isaïe, le cœur de l’homme est compliqué et malade (cf. Is 46, 12), nos Évêques s’interrogent et nous posent la question à nouveau : Qu’as-tu fait de l’amour de ta patrie ? Qu’as-tu fait de ton frère ? (cf. Gn 4, 9-10)
V - Béninois, Béninoises : Que veux-tu faire de ton pays ? (Parakou, 18 octobre 2010)
« Telle est l’interrogation angoissante qui, depuis un certain temps, nous habite, nous vos Évêques. Elle rejoint l’inquiétude justifiée de la majorité des filles et fils de notre pays. » exposent d’emblée nos Évêques dans cette lettre pastorale d’il y a bientôt trois ans. La raison de cette interrogation est aussitôt expliquée :
« En effet, nous observons une lutte de plus en plus acharnée pour conserver ou pour conquérir coûte que coûte le pouvoir, sans débat objectif ni préoccupation effective des intérêts réels des populations toujours en quête de bien-être. Par ailleurs, nous sommes toujours en face des maux récurrents qui sous tous les régimes ont déçu les attentes et miné l’essor décisif de notre nation. Et puis, l’esprit béninois a désormais pris l’habitude de se laisser berner à chaque fois par des acteurs de la vie politique, au point de n’être jamais satisfait de personne ni de rien dans la gouvernance de l’État. Au regard de cela et de tant d’autres désillusions, on est en droit de se demander ce que nous, Béninoises et Béninois, nous voulons faire au juste de notre pays. » (p. 3)
Nos Évêques ne manquent pas ensuite de souligner les raisons de la crise qui se remarque dans la tension sociale et se lit sur les visages apeurés par des formes nouvelles de délation et de disparitions mystérieuses : « Scandales inédits ? Mauvaise gestion de la nation ? Crise économique ? Mais tout cela, nous l’avons connu sous d’autres régimes ; ceci n’excuse en rien les dirigeants actuels qui ont l’obligation morale de tirer les leçons du passé, pour mieux gérer le présent et mettre de manière décisive l’avenir des futures générations sur l’orbite du développement. » (p. 6) Ils n’hésitent pas à dénoncer l’instrumentalisation de la religion et des traditions par le pouvoir politique et y voient un grand danger pour la cohésion du tissu social Béninois (cf. p. 8-9) puis nos Évêques nous convient à la conversion du cœur et au renouvellement radical de nos mentalités qui détruisent les autres par tous les moyens dans le seul but de la puissance matérielle. « Un peuple, un homme, un dirigeant, a toujours besoin de conversion, de se remettre constamment en cause, pour se renouveler, pour transformer sa vie et par voie de conséquence la vie des autres. C’est à cette condition que l’on conjure la fatalité du malheur et tous ses risques d’autodestruction. » (p. 13)
Et pour conclure
Sciemment, nous n’avons pas voulu classer dans les documents du passé, la toute récente lettre pastorale de nos Évêques au titre évocateur de « Lève-toi et marche dans la foi ! », Cotonou, le 28 février 2013. Cette lettre accompagne le citoyen béninois dans son aujourd’hui immédiat et le presse à une confession de foi qui soit un engagement total et honnête de toute sa personne : « Voilà pourquoi, cher Fils, chère Fille de Dieu, pour conquérir la vraie paix, mobilise-toi pour combattre avec détermination et acharnement toutes les forces maléfiques d’ordre spirituel, moral, social, politique, économique. » (p. 33)
Mais avons-nous encore vraiment besoin d’une énième lettre pastorale de nos Évêques ? Ne nous installons-nous pas dans une forme de fuite en avant parce que très peu enclins à interroger notre conscience et à ne voir le mal que dans les autres ? A l’instar de certaines de nos institutions plombées, un écrit pastoral demeurera lettre morte, si le citoyen le prend pour un remède-miracle ou un effet-magique. Mais reprenons à notre compte et dans un contexte nouveau les paroles de Jésus qui loin d’être une condamnation, voire une damnation, sont moins un avertissement qu’une pressante invitation à la conversion :
Béninoises, Béninois : pensons-nous que les Rwandais, les Burundais, les Congolais, les Tchadiens, les Togolais, les Zimbabwéens, les Ivoiriens, les Centrafricains, les Maliens… pour avoir vécu ou vivant encore des événements politiques douloureux, tragiques et criminels, sont plus pécheurs que les Béninois - Bénin, pays abusivement dit béni - ? Non, ne nous l’imaginons pas une seconde ! Mais si nous refusons de nous convertir et de reprendre le droit chemin pour le bien le plus élevé du Bénin, nous risquons de vivre des maux plus atroces qu’ils n’ont connus (cf. Lc 13, 2-5).
Il nous est impossible de terminer cet appel sur cette note sans la parole de bénédiction (benedicere = dire du bien de Dieu exprimé par le bien dit sur tout l’homme, dans la vérité et la justice pour une liberté humaine authentique) ressortant de ces quatre lettres pastorales ; bénédiction que nous implorons sur tout le peuple de Dieu, citoyens béninois et tous leurs dirigeants sans exception :
« Chers Frères et Sœurs, chers fils et filles dans le Seigneur, sommes-nous résolus à emprunter cette route dans la confiance, en nous serrant les coudes avec une détermination persévérante ? La paix et le bonheur de notre pays en dépendent. Le Seigneur, le Dieu d’Amour et de Miséricorde, nous en donne la force et son Esprit ne manquera pas de nous éclairer la route pour la survie du Bénin, notre chère et commune patrie. » (Convertissez-vous et le Bénin vivra)
« Que s’élève la prière de tous les croyants vers Dieu pour l’avenir de notre pays, mais que cette prière ne demeure pas une pure invocation, mais se fasse un réel engagement pour un meilleur devenir pour notre cher pays. » (Au service du relèvement de notre pays)
« Mais c’est dans la confiance et l’abandon du serviteur inutile que nous continuerons la marche de prière, de jeûne et de partage qui nous amènera à la lumière et à la rencontre du Christ ressuscité, source de tout vrai bonheur. » (Exigence de la démocratie)
« Que ce Dieu Tout-Puissant féconde tes efforts de citoyen et de citoyenne ! (…) Qu’il te protège et te soutienne par son Fils Jésus Christ Notre Seigneur dans l’unité du Saint Esprit et sous le regard maternel de la Très Sainte Vierge Marie ! » (Béninoise, Béninois : Que veux-tu faire de ton pays ?)
En la fête de saint Justin, laïc cohérent, déterminé et martyr,
Cotonou, le 1er juin 2013
Raymond Bernard GOUDJO
Recteur du Grand Séminaire Mgr. Louis Parisot - Tchanvédji
Directeur de l’IAJP/CO
Secrétaire de la Commission Épiscopale Justice et Paix - Bénin
Secrétaire de la Commission Justice et Paix – RECOWA/CERAO (Conférence Épiscopale Régionale de l’Afrique de l’Ouest)
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Références de la publication :
ISBN – 978-99919-64-34-8
Dépôt légal : 6725 du 06 / 06 / 2013 - 2è trimestre - Bibliothèque Nationale du BENIN
© ECO - Les Éditions du Chant d’Oiseau - Cotonou 2013