ATELIER DE REFLEXION ET DE FORMATION DE L’IAJP/CO 
EN COLLABORATION AVEC LA FONDATION KONRAD ADENAUER
ET L’UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI

SUJET ANNUEL DE REFLEXION de l’IAJP/CO :
« LES DROITS DE L’HOMME : CHEMIN D’HUMANITE » 

Thème de l’Atelier :

« La rationalité promue à l’université face au défi de l’endoctrinement et du fondamentalisme »

Date et Lieu : Vendredi 21 mai 2021 au Chant d’Oiseau, Cotonou

1. L’état de la question

Un regard sur les potentialités du continent africain nous montre tant de lieux d’espérance. Cette espérance est mise à mal autant par des situations historiques que par des réalités culturelles. Au nombre des situations historiques, il y a une question comme la traite négrière. Au plan culturel, ce sont les diverses pratiques ou conceptions qui n’honorent pas la dignité de l’homme. Le devoir de mémoire et la réaction subséquente à la conscience de la valeur inaliénable de l’homme nous conduisent à œuvrer pour que jamais plus la dignité de l’homme ne soit bafouée à aucun prix. Le rôle de l’université en Afrique s’assumerait au mieux si dans ces hauts lieux de la construction et de la transmission du savoir, la fibre sensible des Droits de l’homme est prise en compte. Considérant le fait que les Droits de l’homme engagent cette dimension imprescriptible de la vie de chacun, l’on ne saurait former l’intelligence et le cœur en contexte d’université sans prendre davantage en compte cette dimension qui fonde la pertinence de la science, le sens de l’humain.

Si l’on garde suffisamment mémoire des humiliations que notre continent a connues sur le terrain des Droits de l’homme, le rôle de vigilance que le milieu du savoir à l’université peut jouer est d’aider à mettre en échec, sur le terrain de la réflexion pratique et de la rationalité, toute théorie ou pratique méprisante pour l’autre. Car tout homme est une histoire sacrée. D’ailleurs, toute violence injuste à l’autre met à nu notre manque d’humanité. La charte de Mandé le confirme positivement : « une personne est une personne à travers d’autres personnes » (1222). La situation de la pandémie de la COVID-19 le confirme : il n’y a d’avenir qu’avec l’autre. 

Voir cette nécessité de l’autre sans lequel l’on n’est pas pleinement, éduquer à en tenir compte, c’est communiquer ce critère de discernement qui donne la primauté à la sauvegarde de la dignité de la personne et des Droits de l’homme. L’objectif de cet atelier est de voir comment l’université pourra être en avant-garde pour qu’aucune théorie, aucune doctrine ou endoctrinement ne s’imposent ni n’imposent leur loi mortifère sur notre continent. Ceci sera possible à une seule condition : qu’ils ne trouvent aucun répondant dans notre jeunesse soucieuse du respect de chaque personne, qui qu’elle soit et de quelque obédience dont elle soit issue. 

2. Contenu de l’atelier

Pour approfondir nos échanges sur ce thème, deux conférences et un panel nous aideront : Il s’agit de : 

  • Communication 1 : La vie intellectuelle, une voie de rationalité pétrie d’humanité

Axes de recherche proposés : L’intellectuel est celui qui fait œuvre de bonnes liaisons entre les réalités de la vie. La bonne compréhension que l’on a des situations et réalités de la vie est à mettre au service de la promotion de la vie. Une des voies pour œuvrer au recul de l’endoctrinement, en tant que mode d’inhiber l’intelligence, est l’effort de rationalité que promeut l’université. Quand on comprend les situations, c’est pour mieux les disposer en faveur de l’humanité. Ce qui rend opérationnel le champ de la vie intellectuelle, c’est bien la prise en compte de la vérité. Sur le terrain scientifique expérimental, la vérité est qu’ « on ne commande à la nature qu’en lui obéissant », c’est-à-dire, qu’en respectant ses lois. L’intelligence en cela n’est noble que si elle est mise au service de la vérité et de l’humanité. Rend-on honneur à l’intelligence quand on la laisse asservir par des intérêts partisans ? Est-on prêt à donner le primat à l’humanité dans chaque contexte ? Tel est le rôle de l’intelligence si elle est pétrie d’humanité. L’université assumera-t-elle ce rôle d’ouverture de l’intelligence à la vérité de l’humanité ? Voilà la condition pour que la vie intellectuelle atteigne son but. Où en est l’université chez nous ?

  • Communication 2 : Comment déjouer le fondamentalisme ?

Axes de recherche proposés : Le fondamentalisme est la prise en compte littérale des éléments de croyance. Il n’est pas le propre d’une religion, car il peut s’éveiller du cœur de chaque confession religieuse ou réalité socio-politique. Il s’agit d’un rapport falsifié, instrumentalisé de la perception de la croyance. C’est une manière pathologique d’articuler la foi et la vie. Il entraîne dans une rigidité qui s’illustre par les violences ou atrocités qu’il fait commettre. Déjouer le fondamentalisme aujourd’hui, c’est poser la question du sens à donner à son engagement en lien avec une vérité qui sauvegarde l’humain dans l’histoire. C’est entrer dans une remise en cause de la pseudo pureté doctrinaire pour donner le primat à l’humanité. L’on n’admet donc à aucun prix d’intérêt qui mette en péril la personne humaine. En gardant un tel critère, aucune école de recrutement idéologique ou économique ne nous vassalise. Comment réussir à former de telles personnalités ? Quel parcours l’université peut-elle de façon pratique proposer aujourd’hui dans ce sens sur notre terre pour le triomphe de l’humain ?  

  • Panel : Mettre à l’honneur les valeurs d’humanité, un frein aux fondamentalismes de tout genre

Axes de recherche proposés : Devenir un « Mèjomè », c’est-à-dire une personne capable d’engendrer une autre, grâce aux valeurs, voilà le rôle de l’éducation. Un défi pour notre temps consistera à créer les écoles ou les creusets où l’on fasse des émules quant à la promotion des valeurs humaines. La manière pratique de freiner les valeurs antinomiques à l’humanité ne passe-t-elle pas à travers la culture et l’encouragement du positif ? La valeur d’une civilisation passe aussi à travers la manière dont elle prend soin des êtres fragiles ou sans défenses. Le fondamentalisme est par contre brutalité, manque de délicatesse et d’attention à l’autre. Au nombre des valeurs humaines figurent en bonne place : l’hospitalité, le sens de l’autre, le respect de la vulnérabilité, l’accueil de la différence. Comment articuler toutes ces valeurs dans la vie pour un recul de toute forme de fondamentalisme dans la société ?

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