L’Institut des Artisans de Justice et de Paix / Chant d’Oiseau (IAJP/CO), dans le cadre de sa conférence sociale mensuelle de ce jeudi 25 mars 2021, s’est intéressé à « La question des droits de l’homme dans la constitution béninoise du 11 décembre 1990 et leur application ». A charge de présenter cette communication, le Professeur Théodore HOLO, juriste de haut rang, constitutionnaliste, ancien garde des sceaux, ancien ministre des affaires étrangères, ancien président de la cour constitutionnelle de 2010-2018, a été la personne ressource invitée. La modération des échanges a été assurée par Monsieur Hermann AMEGAN, Journaliste à la télévision nationale.

On retient de la communication de l’enseignant émérite que la question des droits de l’homme tient une place prépondérante dans la loi fondamentale du Benin. Le constituant a pris le soin de mettre les attaches nécessaires pour permettre leur pleine jouissance par le citoyen. Et c’est déjà dès le préambule que la question a été déjà tranché. 

Selon le Professeur HOLO, qui était au présidium des assises de la conférence des forces vives de la nation de février 1990, le préambule a été rédigé sur la base de certaines résolutions issues de la conférence nationale. Lesdites résolutions étaient considérées comme non négociables.

Tirant donc leçon de l’échec du régime militaro-marxiste du président Mathieu KEREKOU, le constituant a « sacralisé » la question des droits de l’homme. Il offre d’ailleurs la possibilité à un simple citoyen de saisir la cour constitutionnelle quand il pense que ses droits sont violés. Il s’agit là, selon le professeur HOLO, d’une disposition unique et exceptionnelle propre à la constitution du Benin. Mais dans les faits, les droits de l’homme sont-ils respectés ?

Le conférencier n’a pas eu une posture tranchée sur la question. Même s’il reconnaît que des déviances peuvent s’observer, il n’en demeure pas moins qu’il prend en partie pour responsable le citoyen lui-même. A l’image de Jean-Jacques ROUSSEAU qui, dans le contrat social, affirme que « l’édification d’une société de justice sociale passe par l’éducation du citoyen responsable qui peut prendre en main son propre destin », le professeur HOLO interpelle chacun sur sa contribution pour le respect des droits de l’homme. Que faisons-nous ? Qu’avons-nous fait ? N’a-t-il cessé de demander.

Prenant l’exemple sur les Etats-Unis, une démocratie vieille de plus de 200 ans, mais qui se montre par moments fébrile, l’ancien garde des sceaux estime que le processus de consolidation de la démocratie est une marche quotidienne et un combat de tous les instants. La marche pour des pays comme le nôtre qui n’ont que 31 ans de vie démocratique reste encore à consolider. N’empêche, conclut-il, « nous devons nous battre pour nos droits ».

Au terme de l’exposé, les échanges ont permis aux uns et aux autres d’apporter des contributions et de poser des questions pour un meilleur approfondissement du sujet. La séance a été conclue par le mot de remerciement et la prière conduite par le Père Colbert GOUDJINOU, Directeur de l’IAJP/CO. La prochaine conférence est prévue pour le 22 avril 2021. 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici