La septième et dernière conférence de l’année 2020 organisée par l’Institut des Artisans de Justice et de Paix / Chant d’Oiseau (IAJP/CO) s’est tenue le jeudi 22 octobre 2020 à partir de 19h30 dans la grande salle de Conférence du Chant d’Oiseau. Cette conférence dont la modération a été assurée par le Professeur Flore GANGBO a porté sur le thème « Nos convictions religieuses au service de l’engagement citoyen : foi et engagement au service de la société ». Et le conférencier sollicité à cet effet est le Père Pamphile DJOKPE, Théologien et Directeur Adjoint de l’IAJP/CO. Après les salutations d’usage et le mot de bienvenue adressé à toute l’assistance par le Père Colbert GOUDJINOU, Directeur de l’IAJP/CO, la séance a effectivement été ouverte. La problématique de la conférence a été alors présentée et le conférencier introduit.

En considérant la vitalité religieuse de l’Afrique, il est impérieux de se demander ce que la spiritualité apporte à la vie sociale. L’œuvre de cohérence attendue de chaque obédience religieuse étant sa capacité à offrir un engagement certain et cohérent au service de la société, l’on pourrait à juste titre se demander si la sphère religieuse au Bénin offre des réponses positives à cette attente. Ou encore, la foi qui porte notre agir religieux, reste-t-elle loin des réalités sociales ou s’y incarne-t-elle en les prenant en charge ? La présente conférence vise donc à offrir un moment de réflexion et d’échanges autour de ces interrogations non nécessairement limitatives. Aussi, l’essentiel de la conférence peut être résumé en quelques temps.

Dans un premier temps, après avoir indiqué la trame de sa présentation, le conférencier a campé l’attention du public sur le paradoxe suivant : l’Afrique regorge de ressources de toutes sortes, représente le poumon spirituel, possède un sous-sol riche et pourtant, elle est si essoufflée.

Il nous a aussi rappelé que Dieu est engagé à nos côtés comme il nous l’a promis. Quant au citoyen engagé, il a été défini comme étant un citoyen ordinaire qui est amené à faire des choix clairs ; par exemples : être honnête, rester fidèle à ses convictions, refuser la compromission, être différent des autres, etc.

Ensuite, tout en donnant assez d’exemples sur la foi, les pratiques religieuses et les convictions religieuses, le Père DJOKPE a, sur plusieurs points, indiqué les différences entre ces concepts. Il a amplement développé la conviction religieuse, la décrivant comme étant une valeur personnelle qui détermine la manière d’être, ce qui est ancré en soi ; une valeur forte, ambitieuse qui ne cherche pas à s’imposer et ne procède pas en combattant les autres. Lorsqu’on analyse la devise du Bénin « Fraternité, Justice, Travail », on se rend compte que cette devise repose bien sur des valeurs ; le constat malheureusement fait est que ni notre culture, ni nos comportements ne les traduisent.

Le conférencier a aussi classé les convictions religieuses en trois ordres : le premier rappelle que tout homme est un frère car Dieu l’a créé et l’aime ; le deuxième rappelle que Dieu est présent et agissant ; pour le troisième, l’Eglise est l’intégration de tous ; elle sert l’homme à travers ses œuvres.

Après ce riche exposé, en réponse aux différentes questions posées par les participants, lesquelles étaient essentiellement centrées sur les difficultés relationnelles, notamment : les difficultés à pardonner, le mépris des occidentaux vis-à-vis des africains, ce qui divise les chrétiens, la persistance du mal à cause du pardon des péchés, sans oublier la papauté qui semble liée à une question raciale, le conférencier nous a proposé ce qui suit à retenir :

  • les rapports interpersonnels sont trop souvent ancrés sur et dans le passé et influencent l’aujourd’hui ;
  • nous avons besoin de guérison de la mémoire ;
  • il est bien possible de vivre en ayant des convictions religieuses ; 
  • le pardon des péchés est plutôt exigeant (« va et ne pêche plus ») ;
  • les pratiques religieuses sont bonnes mais elles n’humanisent pas forcément.

Au terme de la séance à 21h21, le directeur de l’IAJP/CO a remercié les participants et offert un livre au conférencier. Et pour conclure, le Père Colbert GOUDJINOU a invité toute l’assistance à aborder la vie de façon positive afin de contribuer à faire de chaque jour, un chemin d’humanité. Avant la prière de clôture, il a annoncé la thématique de l’année 2021 : « LES DROITS DE L’HOMME : CHEMIN D’HUMANITÉ ».

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