A la faveur de la première rencontre des conférences sociales de l’Institut des Artisans de Justice et de Paix / Chant d’Oiseau (IAJP/CO) tenue le 23 janvier 2020, le professeur Victor TOPANOU, Maître de conférences de Science Politique, a entretenu le public sur le thème : « L’expérience démocratique : des structures mentales à l’action citoyenne ». La modération de la séance a été assurée par Monsieur Alex Adjibola FADONOUGBO. 

Le thème du jour a été développé en deux grandes parties. A travers la présentation de sa première partie qu’il intitule « les éléments de la structure mentale du Béninois, le Professeur TOPANOU situe, dans la même ligne que les analyses de l’IAJP, les maux dont souffre aujourd’hui notre démocratie dans certains concepts. Au nombre de ceux-ci, on trouve le concept de mèdjomè. Ce concept renvoie au référent quotidien du béninois qu’est l’argent. Il y met aussi la qualité du leader d’opinion par son rang social et non par ses vertus. En plus de ce concept, le conférencier identifie d’autres tels « le fofoïsme », « l’état de bo », etc. Il s’est appuyé sur plusieurs exemples pour élucider ses propos. 

Aussi, en se basant sur le phénomène d’akôwé, il ressort le poids que l’argent a pris dans nos rapports quotidiens. Cependant, souligne-t-il, ce phénomène n’est pas seulement lié au Bénin mais à toutes les sociétés modernes ; chacune le vivant à des degrés divers. Ensuite, il attire l’attention des participants sur le concept de « l’état de bo », à travers ses conséquences dans notre société. Il s’agit de la méfiance institutionnalisée, l’individualisme négatif, la « béninoiserie » et la pensée philosophique (Carpe diem à la béninoise). Pour le professeur TOPANOU, ces concepts sont portés par les personnes et projetés dans les institutions de la république, structurant ainsi tout l’acte démocratique béninois. 

A travers le développement de la seconde grande partie de sa communication intitulée l’instrumentalisation des concepts, le conférencier montre comment l’Etat est perçu comme un gâteau à partager et la démocratie comme une liberté absolue pouvant conduire au partage de ce gâteau. Ainsi naît au sein des partis politiques et même de la société civile, une perversion du jeu politique et l’action citoyenne au profit de la course au partage du gâteau. C’est alors qu’il a convenu avec les organisateurs, à travers l’argumentaire de cette première conférence que : « Si l’action citoyenne est attendue dans le cadre de l’expérience démocratique, nos structures mentales trop marquées par une grande fermeture sur soi peinent à donner le primat au bien commun ». Dès lors, « un travail de fond est à faire par l’éducation pour un agir en cohérence avec les valeurs » ; car « notre mode de fonctionnement mental reste à réorienter ». 

A la fin de cette présentation, les échanges ont permis aux uns et aux autres d’apporter des contributions et de mieux cerner la problématique du thème. Avant la prière de clôture dirigée par le Père Pamphile DJOKPE, Directeur Adjoint de l’IAJP/CO, le Père Colbert GOUDJINOU, Directeur de l’IAJP/CO, a exhorté les participants à la non-violence et au dialogue toujours nourri de la foi et de l’espérance. La conférence a été suivie d’une collation.

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